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BLOG LITTERAIRE
19 novembre 2005

A PROPOS DU BLUES

NOTES EN REGARDANT "GODFATHERS AND SONS" DE MARC LEVIN

La voix grave de Muddy Waters dans un documentaire américain sur le blues signé Marc Levin (2003) ; Muddy Waters avec sa guitare, qui a tant influencé les Rolling Stones et le rock anglais.
On dit que ce sont les musiciens anglais qui, dans les années 60 et 70, lors de leurs tournées aux États-Unis, n'ont eu de cesse de rappeler au public américain l'importance des musiciens de blues dans l'histoire de la pop music. Certains disent même que, sans les Anglais, le blues des musiciens noirs, le "Black Blues", aurait été volontairement occulté par les blancs.
Dans les documentaires, les extraits de morceaux de blues sont souvent illustrés par des images de trains à pleine vitesse dans l'immensité de l'espace américain. Il est vrai que le blues est parti du Mississipi où il chantait dans les champs de coton et a pris le train jusqu'à Chicago où il s'est électrifié.
D'où ce fameux Chicago Blues, cette musique fiévreuse qui a envahi le monde et que, comme le jazz, tout le monde connaît sans connaître.
Entre les couplets, la guitare solo intervient, souvent dans les aigus.
Entre les phrases, quelques notes qui semblent se heurter sur fond de basse-batterie, laquelle tisse un rythme à la fois lourd et nonchalant.
Autre voix : celle plus âpre de Howlin' Wolf.
Et, à la contrebasse, un autre géant, Willie Dixon dont on dit que c'est le premier artiste noir de l'industrie du disque à avoir négocié des contrats et fait affaire avec d'autres artistes noirs.
Il en fut ainsi pour Koko Taylor qui, venant du Mississipi, fut, lors d'un concert de Howlin' Wolf où elle interpréta deux morceaux, repérée par Willie Dixon qui la présenta au directeur de Chess Records, Leonard Chess.
Il est question aussi de Marshall Chess qui produisit avec le groupe Electric Mud un disque étonnant, galette de psychédélique blues, en hommage à Muddy Waters.
Il travailla aussi sept ans avec les Rolling Stones et influença peut-être ce disque fantastique : "Exile on Main Street".
Il perdit son père, deux soeurs puis sa mère, se drogua un peu mais surtout a gardé une formidable nostalgie du talent des "Godfathers", des parrains du blues : Sonny Boy Williamson, Robert Johnson, Muddy Waters, Bo Didley,...
Dans les documentaires sur le blues, on voit souvent de vieux musiciens qui alignent 30 ou 40 ou 50 ans de carrière.
La voix souvent est sûre encore, les graves pleins, et les doigts déliés.
Et l'on se demande combien cela fait d'heures, de milliers de morceaux qui ont été joués, chantés, interprétés malgré les catastrophes, le racisme, les prisons, les maladies et les coups du sort.

Le deuxième LP des Rolling Stones fut enregistré à Chicago comme si les Anglais chevelus et tapageurs voulaient ancrer leur musique dans la ville du blues électrique.
Certains disent que les musiciens blancs, d'une manière générale, ont fait fortune sur le dos des noirs, qu'ils leur ont piqué le blues pour en faire un nouveau produit industriel appelé "rock n' roll" ou "rythm' n' blues" ; c'est sans doute vrai pour certains disques, mais je crois aussi que, sans le succès des musiciens blancs, une partie du public du début des années 60 ne se serait jamais intéressée aux grand noms du Black Blues, ce blues qui a inspiré Jimi Hendrix, les Doors, Bob Dylan, Paul Butterfield Blues Band et tant d'autres.
Ce qui me frappe le plus dans cette musique, c'est ce rythme qui suit toujours, qui suit toujours, même si la guitare se met à galoper, cheval emballé ou lièvre enfiévré, ce rythme qui suit toujours, qui suit toujours les couplets qui chaloupent, les cuivres qui éclatent et ces piques du piano.
Sur les disques Chess, on pouvait voir deux pièces de jeu d'échecs : à gauche du label, un fou ; à droite, un cheval.
"Crazy Horse". C'est le nom du légendaire groupe de Neil Young et c'est aussi un nom d'Indien, ça, non ?


Patrice Houzeau
Hondeghem, le 19 novembre 2005

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Commentaires
P
Certes, en intitulant l'article "A propos du blues", il peut sembler au commentateur perspicace que je renvoie le blues aux vieilles lunes de l'histoire américaine.<br /> Tel n'est pas mon but : one) le blues est une musique qui, comme le jazz, est vivante : et si les musicologues l'étudient, ce n'est pas pour cela qu'elle sera chosifiée, objectivée ; du reste, le fait que des cinéastes comme Martin Scorcese ou Clint Eastwood fassent du blues et du jazz non pas des outils cinématographiques mais des sujets à part entière indiquent l'actualité de ces musiques.<br /> two) "A propos du blues" est juste un complément de propos, un générique, une indication de contenu.<br /> three) En ce qui concerne Christophe Colomb, je confirme qu'il ne fut pas l'inventeur du blues mais il a pu se trouver dans ses équipages quelque(s) marin(s) chanteur(s) et ce que l'on prend parfois pour de l'authentique traditionnel américain est peut-être le lointain écho d'une chanson napolitaine euh... j'écris n'importe quoi là ? absolument ! et pourquoi donc ? eh bien au nom du droit d'écrire des sottises si le coeur m'en dit ! vous êtes trop bon ! vous de même !<br /> four) Paraît tout de même que les musicologues ont relevé des similitudes entre musiques traditionnelles sud-américaines et musiques espagnoles (certes, c'est pas étonnant) mais aussi avec d'anciennes chansons irlandaises,<br /> d'où l'on déduit que l'influence celtique a fait bruisser ses harpes et guitares, via l'Espagne -c'est pas dû à je ne sais quel pouvoir secret des druides ! je préviens car du côté de la récupération des "mythes celtiques" (avec des tonnes de guillemets), il y en a aussi des allumés révisionneurs - harpes et guitares donc jusqu'au pied des anciennes cités aztèques ou mayas, comme on voudra, je suis pas spécialiste.<br /> La musique décidément est une grande coureuse.<br /> <br /> Patrice Houzeau<br /> Hondeghem, le 20 novembre 2005
O
A propos d'Amérique "précolombienne"... Cett" apellation est grotesque! Comme si in avait attendu Christoforo! <br /> <br /> Ou alors, ils (les amers indiens)ne connaissaient pas encore l'herbe, et, grâce à Colomb, ils ont planté de la marijuana!
O
N'emêche... tout semble avoir commencé par elvis, repprenant les chansons de Big Boy Crudup, "idole" des noirs et grand bluesman... ensuite, il y a eu les chercheurs blancs, ethnologues, affamés de folklore, Lomax, Hammond etc... ILs vouklaient du blues "rural" authentique"... le genre de trucs que la générations de Broonzy et de Lonnie johnsons ne pouvaient guère supporter, "musique de vieux", etc... Car Broonzy, au départ, jouait du blues électrique et posait les jalons du chicago blues... Mais bien conseillé et fot malin, il a compris très vote (e MArio Ruspoli l'y a aidé) que reprendre une guitare acoustiquee et jouer du "rural" rapporterait plus que de faire le jeune fou en jouant de la guitare électrique,n dasn l'authenticité non reconnue (par les blanc) du chicago blues! Du coup le génial Broozy, citadin, est devenu l'apôtre du country blues!!!!<br /> <br /> LEs bluesmen sont malins! Ils me font penser à ces indiens d'Amérique du Sud qui boivent du coca, bouffent des hamburger, écoutent du rap vêtus de jeans. Ils se marent bien. C'est alors qu'un téléphone portable sonne. On les averti que els touristes arrivent. Alors, là, on rigole plus: on enfile à la va vite les vêtements traditionnels, on vire le matériel du dj, on prend des flûtes en terre cuite ou en os, on planque le coca. Et quand els touristes arrivent, ils ont droit à une danse folklorique autenthique et datant, pur le moins de l'époque dite pré-colombienne!!!<br /> <br /> En atendant, le blues a quand même été confisqué aux noirs.C'est une musique de pub irlandais ou de taverne belgicaine. Il y a déjà longtemps, ça m'énervait déjà! <br /> <br /> Bah, j'ai téléchargé Lonnie Johnson, le mal-aimé, parce qu'il a joué avec armstrong, elligton et qu'il est l'un des meilleurs guitaristes qui soit. Il ne faisait pas assez "paysan", ce type de la nouvelle orléans qui a inventé le chorus moderne à la guitare en délivrant le blues du vieux jeu en picking et en apportant uen subtilité harmonique épatante. Et j'ai aussi téléchargé l'invraisemblable papa charlie jackson avec son improbable banjo (très rare dans le blues!!!) à six cordes guitaresquement accordé...<br /> <br /> On trouve de tout sur le net...<br /> <br /> Au fait: le blues n'est pas à l'origine du jazz!!!!Il lui est contemporain. Il y a eu échange, influences réciproques, Mais Texas Alexander était contemporain de Jelly Roll Morton et Robert Johson de Count basie et de Duke Ellington! Le blues n'est pas un "jazz primitif", mais un art particulier, comme d'ailleurs le gospel, son "faux frère"!!!<br /> <br /> Rappelons que, même maintenant, une bourgeoisie afro-américaine dénigre le blues, considéré comme vulgaire ou simplement de mauvais goût..<br /> <br /> Miles DAvis disait que "blues et jazz sont des mots de blancs"...CA va plus loin qu'on le pense!<br /> <br /> It ain't mean nothin' if it ain't got that swing!<br /> <br /> ET, comme disait Cab Calloway:<br /> <br /> Just skeep beep de bop bop beep bopdo dope skeetle at de op dee-day !<br /> <br /> Ce qui est é-vi-dent!(de sagesse!)
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