C'EST-Y-VRAI QU'ON NOUS PREND POUR DES GLOGLOS ?

C'EST-Y-VRAI QU'ON NOUS PREND POUR DES GLOGLOS ?

Dans le genre foutage de gueule, il y a pas mal d'organismes de formation et parmi ceux-ci certains qui travaillent en partenariat avec nos chères Agences Nationales Pour l'Emploi.
En l'occurence, il s'agit ici de l'association ARPEGE qui, en accord avec l'ANPE d'Hazebrouck, paie quelquefois des formateurs (ils ont été à l'Université, il faut bien les employer à quelque chose) qui font parfois d'étranges choses comme le prouve le document ci-dessous.
Voici, Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les contribuables, un document pompeusement appelé "QUESTIONNAIRE DES VALEURS PROFESSIONNELLES", - il s'agit en fait d'un bilan dudit questionnaire :

QUESTIONNAIRE DES VALEURS PROFESSIONNELLES

Merveilleux n'est-ce pas ?
En effet, grâce à ce bilan nous voilà renseignés sur le profil de la personne passée au crible de la psychopathologie du management et des ressources humaines.
Et qu'en est-il de cette personne ?
Eh bien, on voit que cette personne n'est que modérément intéressée par la "créativité" (10) et par la "stimulation intellectuelle" (10), bien que la "réalisation" soit une valeur qu'elle semble respecter (13). Ce sera donc un salarié consciencieux - cf "relations avec la hiérarchie" (12) - et sans doute médiocrement créatif. D'ailleurs, il ou elle n'est que très modérément intéressé(e) par l'aspect "esthétique" (9) de son job éventuel bien qu'il ou elle semble accorder une certaine importance au "prestige" éventuel lié à ce job (13), donc plutôt une hôtesse d'accueil qu'un éboueur.
Eliminons le "management" (7) et "l'altruisme" (8) : c'est dit, cette personne ne veut pas devenir chef d'entreprise ni permanent d'une association caritative. D'ailleurs ses "relations avec ses collègues" éventuels lui importent peu (10).
Mais il ou elle semble tenir à son "indépendance" (11), à une certaine "sécurité" (11), - on supposera qu'il ou qu'elle ne veut pas se faire jeter comme un kleenex par des employeurs plus ou moins scrupuleux -. Il ou elle semble tenir à une certaine stabilité de son "environnement" (11), - on supposera qu'il ou qu'elle ne veut pas se faire balader d'un bout à l'autre de l'hexagone en fonction des missions qui lui seraient confiées -.
Enfin, en-dehors de la "variété" (12) - voudrait-il par hasard travailler en visionnant des compils de la Starac ? -, on voit que la personne est surtout intéressée par le maintien de son "style de vie" (14) et par les "avantages économiques" liés au fait d'avoir du boulot (15) : ne pas se retrouver à la rue et pouvoir acheter de quoi manger semblent être ses priorités.

Fichtre ! Nous voilà renseignés sur les motivations réelles du demandeur ou demandeuse d'emploi ! Et nul doute que, pour arriver à un pareil résultat, un stage organisé par ARPEGE est absolument nécessaire : les gens, c'est bien connu, ne savent pas ce qu'ils veulent.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 22 août 2006