LA FRANCE A PEUR
LA FRANCE A PEUR
Des paroles fortes ce soir dans l'excellente émission "A vous de juger" animée par Arlette Chabot et diffusée sur France 2.
Certes, Jean-Marie Le Pen était en verve et, en vieux briscard de la politique, a su tenir tête à François Bayrou, que jusqu'ici je n'aimais guère mais qui a semblé ce soir reconnaître que pendant longtemps il avait été le "bon élève", le "bon serviteur" d'une droite dont a vu récemment qu'elle n'avait été ces dernières années que l'instrument au service du pouvoir d'un seul.
Les socialistes n'ont d'ailleurs pas de leçon à donner en la matière, eux qui ont servi si docilement les appétits de François Miterrand.
Non, ce n'est pas du côté des politiques qu'il faut chercher les paroles fortes de ce soir, mais dans le public invité.
En effet, il a été dit par une intervenante que les Français n'étaient plus dupes de la bonne parole des élus et des vedettes du show biz et qu'une personne ayant un niveau d'études bac+4 pouvait se retrouver licenciée à la quarantaine et se retrouver rapidement sans ressources.
Il a été dit qu'un restaurateur pouvait n'avoir d'autre choix que de vendre sa maison s'il voulait garder son outil de travail, continuer à travailler 14 heures par jour, lui, sa femme, sa fille, et être perpétuellement à découvert, les charges sociales et autres agaceries administratives lui bouffant tout son capital.
Il a été dit que, dans les Ardennes, les usines fermaient les unes après les autres, laissant sur le carreau des centaines de salariés qui seront bientôt des milliers si l'hémorragie ne s'arrête pas.
Il a été dit que le pouvoir d'achat avait tellement reculé (1) que selon l'expression d'Arnaud Montebourg, pour beaucoup de Français, "le 15 du mois, la vie s'arrête".
Il a été dit que l'on mentait aux étudiants en leur garantissant un emploi à l'issue de leur études. En l'occurrence, il s'agissait d'un "master professionnalisant", belle truanderie encore que certaines de ces nouvelles formations qui assurent des crédits et des rentes à une floppée d'universitaires - ou assimilés - plus ou moins utiles et performants.
Il a été dit par Jean-Marie Le Pen que ce trimestre la croissance de la France était de 0, chiffre qui n'a pas été contesté et même, me semble-t-il, a été confirmé par un intervenant politique (Patrick Devedjan ? François Bayrou ?).
Nous avons appris ensuite, et donc en direct, que Ségolène Royal était désormais la candidate officielle du parti socialiste.
Ouf ! Voilà qui devrait régler tous les problèmes et calmer les angoisses du public, non ?
Note : (1) A mon avis, on s'est fait couillonner par l'Euro. Les Anglais ont été plus malins que nous, ils ont bien voulu de l'Euro à condition de garder la Livre.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 16 novembre 2006