Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
18 décembre 2006

DES FUSILLES POUR L'EXEMPLE

DES FUSILLES POUR L'EXEMPLE

        Dans son discours du 5 novembre 1998 à Craonne, Lionel Jospin avait souhaité que les soldats « fusillés pour l’exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond », qui « refusèrent d’être des sacrifiés », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale ». (Note extraite du site de la Ligue des Droits de l'Homme, section de Toulon http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1624) (2)

En mille neuf cent dix sept, dans la boue de Craonne,
On en a fusillés, - pour l'exemple ! - des hommes
Qui refusaient d'aller crever dans la mitraille
Pour que des généraux s'accrochent des médailles.

N'en déplaise à l'Armée et aux Conservateurs,
Ce furent des soldats qui sont morts citoyens,
Pendant que des Etats-Majors de bons à rien
Se demandaient qui serait enfin le vainqueur,

Qui sortirait vivant de cette boue de sang,
Qui défilerait alors sous l'Arc de Triomphe,
Et s'il faudrait bientôt apprendre l'allemand.

Le poilu, c'est puant ! C'est rien qu'un paysan...
A tout prendre autant les laisser se massacrer ;
Après la guerre on en aura toujours assez,

Vu qu'on a aussi les nègres des colonies.

(2) Découvrant cette note, ainsi que l'hommage à Georges MORIN qui constitue la première partie du discours tenu par Lionel Jospin le 5 novembre 1998, il m'apparaît qu'il en sera peut-être de la postérité de Jospin comme il en est de celle de Pierre Mendès France. Attaqué lorsqu'il fut aux affaires, moqué, méprisé, l'héritage politique de Lionel Jospin sera sans doute reconnu à sa juste valeur d'ici une trentaine d'années, et, de la même manière que nous trouvons dans les manuels d'histoire des textes de Mendès France qui témoignent d'une grande lucidité et d'une réflexion réelle sur l'action politique, nous trouverons des textes de Lionel Jospin que des professeurs commenteront et dont ils diront combien il avait vu juste, le premier ministre socialiste.
Pour ma part, moi qui ne suis pas de gauche, je ne l'ai pas beaucoup apprécié, Lionel Jospin, lorsqu'il était aux affaires, - je pense pourtant qu'il fut l'un des plus honnêtes dans cette caste que l'on dit politique -, et je sais bien qu'il faut, en fin de compte, que les Français votent à droite puisqu'il vaut mieux, sans doute, qu'ils choisissent eux-mêmes leur servitude ordinaire plutôt que de se la laisser imposer par des hypocrites et des margoulins.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 18 décembre 2006


Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité