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BLOG LITTERAIRE
11 janvier 2007

SOUVENIR D'IMAGES ANCIENNES

SOUVENIR D'IMAGES ANCIENNES
(Librement inspiré de quelques cases du Dernier Chant des Malaterre de François Bourgeon)
suivi de EVOCATION DE L'ANCIENNE réécriture pour amateurs de poésie moderne.

Une houille sans flamme égrenait le pays
A la demeure grise aux faces stupéfiées
Et le cheval pâle au cavalier sans fatigue
Attendait que quelqu'un de l'ombre l'appelât.

Dans les ruines là-bas dans le chaos des pierres
Chacun sait les yeux sans méandres des sirènes
Les têtes plates des démons à longue langue
Et les chiens de l'enfer aux abois inaudibles.

La bibliothèque est pleine de manuscrits
Afin que le pays à jamais demeurât
Les moines ont gravé et les saints et les fées.

Et la libre insolente au moinillon joli
Rappelle que la chair est vive en lui disant :
" Regarde ! Tu ne sais pas dessiner les fesses !"

EVOCATION DE L'ANCIENNE
réécriture pour amateurs de poésie moderne (1)

houille sans flamme        pays égrené
la demeure est grise        faces stupéfiées
le cheval est pâle au cavalier jamais las (2)
                  qu'une voix de l'ombre l'appelât

ruines là-bas        chaos de pierres
yeux sans méandres        sirènes déchantées
et la longue langue et la longue langue des démons à tête plate ! (3)
inaudibles ouah ! ouah ! des toutous infernaux (4)

livres illisibles
                                à jamais demeurât
                                          et les saints et les fées (5)

mignon moinillon je te montrerai mon cul ! (6) (7)
car je suis la vierge la vivace et la belle aujourd'hui (8)
et que tu es l'absolu nul en l'art des fesses (9)

Notes :
(1) Les notes en seront évidemment abondantes car nous ne faisons pas dans le naïvement explicite, nous autres, à la manière des Houzeau et consorts. Nous convoquons l'indicible, l'inouï, à la table des négociations avec l'être !
(2) Il est donc toujours absent.
(3) Le poème est évidemment voué à la lecture publique, à la performance, et ce vers verra s'élancer la voix - que dis-je, la voix ! - le cri du poète, sa semence existentielle jaillissant à la face effarée des écoutants. La dernière syllabe en devra être gueulée d'une voix rauque, avec un coup de poing sur la table et en regardant le public dans les yeux comme s'il se pouvait qu'il votât (les inconscients !) Sarkozy aux prochaines élections.
(4) Le poète moderne aboiera bien sûr, ne reculant devant rien pour interroger son public, d'ailleurs peu nombreux mais méritant.
(5) On pourra noter que dans ce qui constitue le premier tercet de cette déconstruction du sonnet, la forme "demeurât" est ici sans sujet explicite. C'est que nous savons bien, - c'te bonne blague ! - que tout sujet n'est qu'apparaître et que le "je" est toujours un autre, bien caché derrière les apparences de l'être et le troisième pilier à gauche en sortant de l'ascenseur.
(6) On pourra noter que le "je", dont nous venons d'énoncer la vanité, est ici au centre préoccupationnel du vers. Evidemment ! Il s'agit de montrer à quel point le poète est un Ego tout juste capable de montrer le fondement de sa position spatio-temporelle.
(7) Selon le tempérament du poète, et le lieu choisi pour la performance, celui-ci pourra opter pour une version soft (sans passage à l'acte) et une version hard (avec passage à l'acte).
(8) Nous pratiquons l'intertextualité, nous autres, nous ne faisons pas que citer bêtement et naïvement commenter, - ah ! ah ! ah ! que commentons-nous en fin de compte sinon notre propre vanité, notre propre impuissance à comprendre l'étoffe de l'être ! -.
(9) La fin du poème est éminemment incompréhensible, - sauf pour les oreilles particulièrement exercées des professionnels de la poésie moderne, des fonctionnaires du Ministère de la Culture, et des critiques d'art.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 janvier 2007

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