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BLOG LITTERAIRE
15 mars 2007

LE MYSTERE DU VIOLONNEUX CRAPAUD CHAPITRE I

LE MYSTERE DU VIOLONNEUX CRAPAUD

                                                      CHAPITRE I
                           IL FAUT BIEN COMMENCER QUELQUE PART
                           (Ce chapitre ne fait pas partie du récit du Capitaine Hastings)

L'homme dans son bureau. Il écrit en chantonnant "Tiens, voilà du boudin !", l'immortel tube de ce grand boys band que fut, qu'est et que restera La Légion Etrangère.
La jeune femme entra et le dérangea, - attention élément perturbateur ! - dans ses exercices d'écriture, - de la poésie à contrainte, des vers justifiés à la façon de Lucien Suel (à chaque ligne le même nombre de signes) et, pour l'heure, il aurait aimé continuer à la justifier, sa légende de Sainte Apéricube.
La jeune femme lui dit rapidement parce que ça me gave de faire les présentations et autres descriptions à la "vois comme je te pousse à la ligne", lui dit rapidement que sa soeur avait disparu, et que donc elle s'engageait à le payer pour la retrouver, ce qui tombait bien vu que l'homme poétique dans son bureau exerce aussi la profession de détective privé de roman policier (à ses heures, il est aussi lecteur pour une maison d'éditions, mais seulement quand il porte des lunettes).
Il lui posa donc des questions, histoire d'avoir l'air de s'intéresser, et la jeune femme, eh bien, ma foi, lui répondit, - elle était blonde, grande, mince avec quelque chose de ma tante Marguerite dans le regard, mais comme ne connaissez pas ma tante Marguerite, cela ne vous fait ni chaud ni froid - ; elle lui indiqua  que sa soeur était petite et brune dans le genre boulotte.
Elle avait disparu peu après avoir fait la connaissance d'un certain Ernest Delamouche, fournisseur en incisives de rechange pour vampires maladroits et pièces détachées pour robots imprudents, le genre de type qui passe dans les rues avec l'air affairé des hommes d'affaires en passe d'être mis en examen pour délit d'initié, et  donc elle avait, la Carolina, -c'était le prénom de la soeurette - rencontré le sieur Delamouche lors d'une soirée chez des amis et s'en était très vite amouraché.
Ils ne se quittèrent plus pendant quinze jours jusqu'au jour du coup de téléphone qui était d'ailleurs une nuit aussi noire qu'une conscience bien mal acquise.
En effet, la grande soeur, celle qui, présentement, se trouvait dans le bureau d'Hector avait reçu un curieux coup de téléphone alors qu'elle s'apprêtait à mettre la touche finale à un tableau qu'elle venait de peindre, - une allégorie représentant l'Education Nationale sous la forme d'un inspecteur d'académie à barbiche et tutu rose  dansant le ballet subventionné de la Culture pour Tous dans les décombres d'une friche industrielle du Nord-Pas-de-Calais -,  curieux coup de téléphone donné par la soeurette, l'amourachée de Delamouche, par lequel elle lui indiquait, avec un soupçon d'inquiétude aigüe dans la voix, qu'elle devait s'absenter quelques jours et demandant à sa grande soeur de bien vouloir, rapport à son absence, s'occuper de son chat, "Riot",  et  lui recommandant de passer chez le concierge, Monsieur Orlando, à qui elle avait demandé de bien vouloir mettre son courrier de côté et ce qui avait étonné sa grande soeur, c'est cette dernière demande que je vous livre ici parce qu'il faut bien que cette histoire avance : si jamais elle trouvait dans le courrier une enveloppe grise au nom de Mademoiselle Ernestine, elle devait dans ce cas demander au concierge la clé du boudir.
- "La clé du boudir ? interloqua alors Hector.
- Euh non ! excusez-moi, c'est une faute de frappe... répondit Amanda puisque c'est ainsi qu'elle se prénommait, la grande soeur, bien qu'à vrai dire il lui était déjà arrivé de se faire appeler Roberta dans l'intimité, la clé du boudoir, bien sûr !" assura-t-elle.
Ayant obtenu cette clé, elle devait sans tarder se rendre à l'adresse indiquée sur le porté-clé - un turlututu chapeau pointu - et là, elle devait y prendre un paquet rose qui se trouvait derrière le tableau de la grenouille buvant du thé dans un pub tandis que de petits bonshommes en silhouettes à parapluie et à vélo luttaient contre un vent persistant surtout en fin de journée.
Ce paquet, elle ne devait pas l'ouvrir mais le cacher chez elle et attendre la suite des événements qui ne manqueraient pas d'arriver sinon ce n'est vraiment pas la peine de la commencer cette histoire. (1)

(1) Je ne sais pas mais quelque chose me dit qu'après ce premier chapitre, pour une résidence d'auteur à la Villa du Mont-Noir, c'est cuit...

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 15 mars 2007

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