UNE HONTE ORDINAIRE

UNE HONTE ORDINAIRE

Vous l'avez-vu, ça, à la télévision, que dans le village de Maincy (Seine-et-Marne), neuf enfants d'une école maternelle, - je dis bien d'une école maternelle -, ont, au repas de midi de ce lundi 2 avril 2007, été mis au pain sec et à l'eau pour la seule raison que leurs parents n'avaient pas encore réglé la cantine scolaire. C'est vrai que n'avoir pas réglé le mois en cours le 2 avril constitue un retard considérable !
Au pain sec et à l'eau ! Des enfants de classe maternelle, des mômes de moins de dix ans ! J'appelle cela, moi, de la maltraitance !
Le plus étonnant là-dedans, c'est qu'apparemment, il s'agit d'une décision municipale et la mairesse de cet intéressant patelin, -Maincy (Seine-et-Marne) -, une certaine Pascale Coffinet, a tenté de défendre sa sottise et son mépris évident pour ses administrés en affirmant que nul n'avait le droit de se plaindre puisque les enfants avaient, je cite, "eu du pain à volonté, avec de l'eau évidemment !" (Il n'eut plus manqué que les marmots se fussent étouffés !).
Moi, je sais pas, mais j'espère qu'aux prochaines municipales, les habitants de Maincy (Seine-et-Marne) s'en souviendront, de la générosité de leur premier magistrat et voteront en conséquence...
En outre, je suppose qu'à Maincy, comme presque partout ailleurs, les gens payent des impôts locaux et tout un tas de taxes diverses et variées qui, tous les ans, ou presque, augmentent avec la régularité d'un fonctionnaire apposant tampon et paraphe sur des documents qui ne servent parfois à rien d'autre qu'à justifier son traitement.
Eh bien, paisibles contribuables de Maincy (Seine-et-Marne), songez un peu à quoi servent vos impôts et s'il ne vaudrait pas mieux prévoir un peu plus à la cantine de l'école maternelle, - en cas de besoin, - si ! si ! ça arrive ! - plutôt que d'investir dans certaines manifestations qui, comme presque partout ailleurs, ne se justifient que par la photo dans le canard local et la poignée de main du maire à l'inutile de la sous-préfecture ou du groupement de communes.
En tout cas, bravo ! la France, ex-quatrième puissance mondiale (on s'est fait doubler par les Anglais), ex-cinquième puissance mondiale (on s'est fait doubler par les Chinois), et bientôt ex-sixième puissance mondiale (au train où ça va, vous verrez qu'on va bientôt se faire doubler par les Italiens), prouve, une fois encore, qu'elle est bien bien une terre de "liberté, d'égalité, de fraternité" ! (Ce serait-y pas la devise de la République Française, ça, Madame le Maire ?).

Pendant ce temps-là, Ségolène Royal nous prouve chaque jour son mépris en s'adressant à nous comme si nous étions des mômes d'une classe de CM2 et Nicolas Sarkozy s'apprête à vendre la France aux banques anglo-saxonnes...
Pouah !

Post-scriptum : La mairesse, pour se défendre, a argué du fait que la mairie ne pouvait acheter de repas à l'extérieur étant donnés les risques d'allergie des bambins. "Mais oui, bien sûr !" (comme disent mes élèves). Et d'ailleurs, la mairesse de Maincy (Seine-et-Marne) fait fort bien de s'inquiéter des risques d'allergie car je suis à peu près sûr que bon nombre de ses concitoyens sont allergiques à la connerie.
En outre, dans les déclarations de Madame la Mairesse, il est fait état d'un "prestataire de services" payé donc pour fournir des repas à l'école maternelle. Je n'ose douter du fait que le dit "prestataire de services" ne soit au courant des allergies possibles de chacun des enfants de l'école maternelle de Maincy (Seine-et-Marne). Je me contenterai simplement de remarquer que, si au lieu d'un "prestataire de services", il y avait un ou une employée communale chargée de préparer les repas, - une vraie cantine, quoi ! -, ces déplorables incidents ne seraient sans doute pas arrivés : quelle cantinière (ce mot me rappelle Victor Hugo et me fait vous détester plus encore, Madame Coffinet !) laisserait des enfants de six ans au pain sec et à l'eau ?
Enfin, je me demande si au Japon, qu'il est de si bon ton de fustiger, une telle chose serait possible ? Je suis à peu près sûr, -mais je puis me tromper -, que dans un cas pareil, les associations de parents d'élèves auraient illico comblé le manque de nourriture et que, le lendemain, le ou la responsable de la bavure aurait demandé pardon à la communauté pour avoir manqué aux plus élémentaires devoirs de solidarité et de respect humain. Mais il est vrai qu'en France personne ne demande jamais à être excusé de quoi que ce soit, même pas les assassins ; alors, vous pensez, nos élus... 

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 4 avril 2007

Comments

[zwart]

Le même fait s'est passé récemment à la cantine d'une école (privée) d'HazebroucK. les enfants n'avaient pas leur tickets et furent mis en bout de table avec un quignon de pain...

[laurence]

J’ai envoyé un mail à la mairie, ce serait bien que d’autres le fassent :
mairie.maincy77@wanadoo.fr