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BLOG LITTERAIRE
3 mai 2007

PAROLES, PROMESSES ET ENCORE DES SOTTISES

PAROLES, PROMESSES ET ENCORE DES SOTTISES

Dans le désormais rituel du débat d'entre les deux tours de l'élection à la Présidence de la France, nous avons eu ce soir, mercredi 2 mai 2007, un bel exercice d'intelligence politique effectué par Nicolas Sarkozy qui a réussi à garder son calme, à être souriant, clair et précis là où son adversaire (Royal Ségolène) fut souvent vague, un peu trop généreuse dans le genre demain "on rase gratis" et a même piqué une sorte de colère sur le problème de l'accueil des élèves handicapés dans le système scolaire dit "normal".

Entre nous, - et cela s'adresse aux deux candidats -, l'accueil des élèves handicapés, "quel que soit le handicap", ou même, - comme il m'a semblé l'entendre -, "l'accueil de 100% des élèves handicapés", je ne sais pas trop bien ce que cela veut dire et si c'est bien réaliste, - et pas quelque peu hypocrite dans le genre belle âme -, ce genre de promesse.

Ségolène Royal me fait souvent penser à quelqu'un qui, persuadé de gagner prochainement une fortune au loto, s'endetterait et dépenserait sans compter. C'est qu'elle est généreuse, la dame, et promet beaucoup de choses (création d'un service petite enfance, école obligatoire à partir de l'âge de 3 ans - povs mômes !, effectifs réduits à 17 élèves par classe, création de postes dans les hôpitaux publics, création de centres éducatifs fermés pour les vilains récidivistes, politique sociale, économique et culturelle ambitieuse, etc...)
A la simple et légitime question de Nicolas Sarkozy, Ségolène fit presque toujours la même réponse : par la croissance...
C'est bel et bien bon et c'est ce qui fait, Monsieur, que votre fille est muette et on en revient toujours là : comment produire de la croissance...
L'habituelle chansonnette socialiste alors sur le tapis : en créant des emplois.
Et comment trouver ces emplois ?
Oh, et bien, par exemple, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans de nouveaux services, en maintenant les postes de chaque fonctionnaire de l'éducation nationale, en maintenant le maximum possible de prestations sociales et d'encouragements publics à créer des boulots aidés et, évidemment, très vite, l'on se mord la queue et l'on ne crée jamais qu'une croissance en trompe-l'oeil où les ménages consomment avec de l'argent donné plus ou moins directement par l'Etat, et qui ne reste que fort peu de temps dans la caisse du commerçant puisqu'il en ressort très vite pour retourner à l'Etat sous forme d'impôt, de TVA, de CSG et autres enquiquinements fiscaux.

Lorsque Ségolène était quelque peu ennuyée par l'insistance du très habile Nicolas Sarkozy, elle répondait aussi que tel ou tel problème se réglerait par la négociation sociale... L'homme de droite eut beau jeu alors de faire remarquer qu'en fin de compte, selon les socialistes, beaucoup de choses se régleraient dans une "grande discussion", des parlotes, du "débat participatif", une démocratie sociale dans laquelle les salariés seraient, à terme et sans doute, plus ou moins sommés d'adhérer à un syndicat s'ils voulaient toucher telle ou telle prime, bénéficier de telle mutuelle, de telle possibilité de crédit, voire s'ils voulaient tout simplement faire respecter leurs droits les plus simples...
Il y a, on le sait, un très faible taux de syndicalisation des salariés français. C'est qu'en France, - et c'est fort heureux -, l'adhésion à un syndicat n'est pas obligatoire. Je soupçonne fortement les socialistes d'avoir pour projet d'arriver à une forme de syndicalisation forcée du salariat. Il est vrai qu'avec certaines mutuelles, l'obligation de créer des syndicats dans chaque type d'entreprise constituerait, par le nombre massif d'adhésions que cela entraînerait, une source de financement non négligeable pour le parti socialiste (sans compter les caisses noires et les avantages en nature ; ceci dit, je ne crois pas Ségolène malhonnête).
On comprend dès lors le sens de l'expression "démocratie sociale" souvent répétée par Madame-Je-Veux : une république de négociations perpétuelles entre syndicats et patrons.
Je sais une chose : obliger toutes les entreprises, - y compris sans doute les plus petites -, à susciter la création d'un syndicat ne peut que les pousser à la délocalisation.
Sans compter les inévitables hausses des impôts pour financer son interventionnisme social, ce projet de "démocratie sociale" me semble plutôt inquiétant, et bien inquiétante aussi, Madame Royal, avec son manque d'humour, sa raideur genre caricature d'institutrice vieille fille ... En tout cas, elle aura réussi ce soir un tour de force : apparaître sous un jour moins sympathique que Sarkozy lui-même, à qui, jusqu'ici, on reconnaissait beaucoup de compétence, mais peu d'humanité.

Juste un mot encore : Nicolas Sarkozy voudrait que, à l'arrivée du professeur, les élèves, en signe de respect, attendent debout dans la classe l'autorisation de s'asseoir.
Ah bah ! c'est comme cela dans la plupart des classes, - y compris dans les Lycées Professionnels -. Quant aux professeurs des écoles qui se refusent à apprendre cela aux mômes, on peut considérer qu'ils font une erreur.
Mais bien entendu, je connais aussi certaines sections où le plus dur dans la salle de cours, c'est surtout de les faire asseoir...

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 2 mai 2007

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Commentaires
M
Bonjour, <br /> Tout au long de cette campagne électorale j'ai en vaian cherché un blog dans lequel les billets ne tombaient pas dans le sectarisme qu'il soit de droite ou de gauche.<br /> Et bien je l'ai trouvé, il était temps.<br /> Je vote à droite mais je ne supporte pas l'intolérance que manifeste les partisans de chaque camp.<br /> J'espère que tout se passera bien après le 6 mai, il s'est installée tant de haine qu'il suffirait de peu de chose pour enflammer des populations fragiles.<br /> Bonne journée
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