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BLOG LITTERAIRE
8 août 2007

MAIS SON FANTÔME

MAIS SON FANTÔME

"mais son fantôme est dans la lune"
  (Georges Fourest, Ma blanchisseuse)

Mais je ne la vois plus qui passait dans la rue ;
Son âme fut mangée par le gobe-minutes.
Fantôme devenue, dispersée dans les nues,
Est-elle ce qui plut tantôt et qui tant crût
Dans la ville au fleuve débordé ? Moi, je scrute
La marraine ironique et sans sourire, pâle
Lune, ô grande mareuse aux passantes fatales !

Remarque : Ma blanchisseuse est une épatante fantaisie que l'on doit à Georges Fourest et qui figure dans le non moins fantaisiste épatant Géranium ovipare. L'auteur y a inscrit ces vers qui m'amusent beaucoup :

"La Mer-de-Sérénité,
  ses flots ce n'est rien que des larmes
  (les larmes, ça lave très bien
  à cause de la soude que ça contient)." (vers 5-8)

Par ailleurs, cette singulière blanchisseuse peut faire penser aux Banshees de l'Angleterre, messagères légendaires que certaines traditions montrent parfois lavant du linge ensanglanté à l'eau des rivières :

"La blanchisseuse est toute pâle :
  voilà si longtemps qu'elle est morte !
  Elle trempe ses deux mains pâles,
  ses deux mains dans l'eau pâle et morte." (v.9-12)

  (...)

"chevaliers, papes, mitrons blancs
  quand ils sont morts vont dans la lune
  (leur corps, il dort dans le tombeau
  mais leur fantôme est dans la lune)
  et la petite Salammbô
  lave leur linceul dans la lune !" (v. 45-50)

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 8 août 2007

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