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BLOG LITTERAIRE
15 décembre 2007

JE VOUS L'AVAIS BIEN DIT QUE J'ETAIS MECHANT

JE VOUS L'AVAIS BIEN DIT QUE J'ETAIS MECHANT

Il s'appelait François je crois. C'était un documentaliste. Soi-disant. C'est-à-dire que dans son cas, et comme il le disait lui-même, il touchait de l'argent de poche du ministère de l'éducation nationale pour faire des heures de service dans un CDI (Centre de Documentation et d'Information ; tu parles, Charles!). Argent de poche because le gusse était marié à une femme médecin. Du coup, il s'en faisait pas, le François... Moi, j'étais tout merdeux, très envieux, très teigneux (je le suis toujours, à jamais pour sûr, né vilain) et je l'aimais pas, le François. Du reste, je n'aime pas grand monde.
Il était de gauche, plus ou moins (comme la plupart des fonctionnaires). Il me faisait la morale, l'enfoiré, car vu que je commençais dans la carrière d'enseignant, j'étais loin d'être au point, et en plus, connard de fils de pauvre que j'étais, je m'en sortais pas, trop habitué à être docile. Heureusement, le principal de ce collège de Wattignies oùsque j'ai commencé à bosser était un brave type. Il avait pour prénom Eugène - me semble-t-il - et tout le monde (c'est-à-dire les bonnes âmes titulaires) se foutait d'sa gueule vu qu'il était trop gentil. Moi, je l'aimais bien, Eugène, et si les titulaires avaient besoin d'autorité, z'avaient qu'à aller dans des clubs sado-maso (y en a plein la Belgique) ou demander à être inspecté tous les mois (paraît qu'il y a des inspecteurs qui aiment bien ça, être désagréable avec les petits profs, ça doit les faire bander, ces impuissants à diplômes).
Quant à François, tranquillou, il touchait sa paye à rien branler pendant que je me désespérais. Je le détestais tout entier : son côté désinvolte  genre artiste, les "interventions" en analyse cinématographique qu'il faisait à Lille III (autre Collège propice à l'enfoirade générale), le récit de ses frasques, ses mesquineries de titulaire et son sourire condescendant quand il me parlait.
J'ai su, avec ce genre de gars, que j'avais raison d'être de droite. Je suis né pauvre et docile ; pauvre et docile, je resterai ! Mais craignez mes paroles, mes bons apôtres, car votre foutue démocratisation de l'enseignement supérieur m'a appris à parler, bande de cons ! Vous m'avez donné le bâton pour vous faire battre et je compte bien m'en servir !

"On n'a pas que d'l'amour" qu'ils chantaient les Rita Mitsouko ! Effectivement. Et je sens bien que je vais le regretter longtemps, Fred Chichin.

Quant à la BNP, je lui réserve un chien de ma chienne, qu'elle est pas prête d'oublier ! Escrocs ! Menteurs ! Usuriers que vous êtes ! Cachez-vous ! Déficitaires des subprimes ! Ou rendez-moi mon argent !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 décembre 2007

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