PREFACE AUX IMAGES ETRANGES
PREFACE AUX IMAGES ETRANGES
Dans les années 70, on trouvait partout en France les romans policiers du Club des Masques (Les Maîtres du roman Policier, de l'Aventure et du Mystère).
Cette collection publiée depuis des lustres par la Librairie des Champs-Elysées fascina l'adolescent intrigué que j'étais alors que les Trente Glorieuses continuaient encore, - la crise mondiale consécutive aux chocs pétroliers n'ayant pas encore provoqué tous ses dégats -, de briller de mille feux en multipliant les signes de leur puissance de production.
Les rayons "livres" des supermarchés étalaient, étalaient tant et plus, et là-dedans, on trouvait des colonnes entières de dizaines de titres de la collection "Club des Masques" dont l'intérêt était grand de publier les traductions françaises des romans de l'énigmatique et formidable Agatha Christie.
C'était en soi fort appréciable.
Mais surtout, ce qui aimanta l'oeil, ce fut cette série de couvertures jamais signées, redoutablement kitsch et terriblement incitatrices à l'achat des désormais volumes mystérieux.
Nostalgie quarantenaire ?
Peut-être. Il se fait, en tout cas, que depuis quelques années, je collectionne, pour leurs images étranges, ces éditions des années 70, avec une prédilection pour les titres de la Dame Christie et, accessoirement, pour ceux d'Exbrayat (auteur de romans comico-policiers ultra-secondaires, créateur de l'inénarrable Imogène, celtique extravagante interprétée à la télé par Dominique Lavanant, grand trouveur de titres évocateurs tels que : "Amour et sparadrap" ; "Le temps se gâte à Zakopane" ; "Un joli petit coin pour mourir" ; "Ces sacrées Florentines" ; "Chant funèbre pour un gitan" ; "Le quintette de Bergame" et sale le riz et jette le rat...).
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 février 2008