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BLOG LITTERAIRE
27 décembre 2008

ITALIQUES DE L'AUJOURD'HUI

ITALIQUES DE L’AUJOURD’HUI

« Il importe toutefois de ne pas perdre de vue la perspective qui est la nôtre et d’interroger, sur la base des quelques considérations qui précèdent, la signification que peut revêtir aujourd’hui – c’est-à-dire à une époque où l’on se veut et se sait créateur d’Histoire et où il ne viendrait à l’idée de personne de soutenir sérieusement avec Anaxagore que l’homme est né pour contempler le soleil, la lune et les étoiles – une conception de l’Histoire qui valorise le mythe de la périodicité cyclique, voire de l’éternel retour. » (Lucien Dällenbach, Claude Simon, Seuil, collection « Les Contemporains », 1988, p.137)

J’aime les phrases. Elles brassent le langage, les phrases, le mettent en phases, en cycles. Elles sont ainsi leurs propres fantômes (1). Elles en reviennent toujours , aux italiques de l’aujourd’hui, à l’Histoire et à ses spectres agités. Telle cette période de Lucien Dällenbach que je tire d’un livre sur Claude Simon, grand créateur de phrases pour sûr. On y voit apparaître, dans cette période, l’évocation (c’est-à-dire la figure fantôme) d’Anaxagore et de l’être humain condamné à la contemplation d’un cosmos dont la réalité dépasse son entendement et la vision qu’il s’en fait (2). Je trouve d’ailleurs Dällenbach très optimiste dans sa volonté d’une humanité « créatrice d’Histoire ». C’est qu’avant tout, l’humain est un créateur de fictions. Il les appelle richesses, patrimoine de l’Humanité et ne cesse de spéculer sur leurs pouvoirs supposés. Qu’un spéculateur indélicat mette le système en cause et voilà notre humain voué à la contemplation navrée de ses propres phrases, de ses illusions perdues. Vous me direz que ces débâcles, c’est de l’Histoire aussi. Sans doute, l’histoire infinie de ce doigt, qu’avec constance et une foi inébranlable, l’Homme se met dans l’œil.

(1)     C’est de la revenance, les phrases, l’éternel retour d’elles-mêmes, de génération en génération et de bouche en bouche.

(2)     Les phrases, de la contemplation aussi, du microclimat ; le lecteur y passe, s’y arrête parfois, un vague goût de synchronie à l’âme.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 27 décembre 2008

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