PARFOIS OH JE SUIS BIEN RIDICULE PARFOIS

PARFOIS OH JE SUIS BIEN RIDICULE PARFOIS

1. Qui ne s'aime pas finit par se tromper.

2. "Payons le prix de nos erreurs, maintenant !"
(Hugo Pratt, La maison dorée de Samarkand, Casterman, 1986, p. 119 [Enver Pacha]).
Parfois, oh parfois, je suis bien ridicule parfois, surtout lorsque je sens le poids de cette étrange solitude que je pressens dans tous les êtres, y compris les plus sociables, lorsque cette étrange solitude se met à attrister mes pensées, lorsque l'amie me manque, alors l'écriture me fait défaut et je me mets à tourner en rond, fumant cigarette sur cigarette, sirotant de noirs cafés, rêvant à ce qui aurait pu être si je n'avais pas ce don de la solitude qui me protège tant des autres.

3. "A force de partager ce trésor pour échapper à la mort... je finirai sur le pavé."
(La maison dorée de Samarkand, p. 58 [Corto Maltese]).
L'existence peut se définir aussi comme un trésor partagé pour échapper à la mort - le fameux cadeau de la vie, (que mon goût pour la paronomase transforme illico en caveau de la vie) et cette communauté des vivants aussi, que certains assimilent à une communauté religieuse, et d'autres à la république - cependant qu'on finit tout de même tous au carré des allongés.

4. "... Oui... et ils pourraient bien avoir raison... Mais après tout, pourquoi les autres auraient-ils toujours raison ?"
(La maison dorée de Samarkand, p. 18 [Corto Maltese]).
Si l'on a raison, c'est souvent malgré les autres. Avoir raison, c'est prédire d'autres possibles que le groupe se refuse à envisager.

5. Un être ne se définit pas par ce qu'il est, mais par son champ des possibles. Nous ne sommes donc qu'interprétations, commentaires, malentendus, contresens.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 30 mars 2012