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BLOG LITTERAIRE
3 avril 2012

L'ARCHER VERT (QUI C'EST-Y DONC ?)

L'ARCHER VERT (QUI C'EST-Y DONC ?)

L'archer vert: (d'après Edgar Wallace ; adaptation et scénario : André-Paul Duchâteau ; dessin : Peter Li ; Claude Lefrancq Editeur, coll. bdétectives, 1995).

1.
Planche 1 : L'écrivain Edgar Wallace emprunte le nom du journaliste Spike Holland pour désigner le héros de son prochain roman : "- Mais Spike Holland, c'est moi ! - Non, ce n'est plus vous, c'est moi !" C'est sans plus de gêne que la littérature s'empare du réel, dévore les identités, fait de l'auteur une sorte d'imposteur, à la fois lettre morte et lettre vive, à la fois Madame Bovary et Gustave Flaubert.

2.
Planche 2 : Apparition de l'Archer vert dans la chambre d'Abel Bellamy. Léger vertige du carrelage - fièvre verte, l'archer ; blancheur du visage, anémie du masque. Les spectres, des ectoplasmes, donc pas de sang coulant dans leurs veines. Les fantômes sont étrangers au royaume qui se partage les corps.

3.
Planche 43 : Le justicier à l'assassin : "Je ne veux pas que vous mouriez avant de savoir !". C'est que, jusqu'au bout, ce qui hante la conscience de l'autre, le regard de l'autre, l'être de l'autre, nous importe. Nous ne tenons qu'à un oeil.

4.
Mon avis : Album agréable dans la tradition de la clarté de la ligne. Les visages sont jolis et l'ensemble est assez bien fait. Tirée d'un roman à énigme d'Edgar Wallace (le genre d'auteur que plus personne ne lit, mis à part les passionnés du genre roman policier à l'anglaise d'autrefois, avec château, majordome, revenant et détective de Scotland Yard), l'intrigue a pour point de départ une jalousie entre frères (l'un a mieux réussi que l'autre et - comble des disgrâces - a su conquérir le coeur de "la seule femme qu'ait jamais aimée Abel", lequel va donc avoir pour projet existentiel de dépouiller jusqu'à l'os son chanceux frangin), mais, évidemment bien sûr, c'est sans compter avec l'Archer vert et la justice des hommes.
Bon, vous avez pigé, l'histoire, on s'en moque (je sais même plus qui c'est, le gugusse qui se balade en collant vert, chapeau à la Robin des Bois et arc vengeur) et l'album vaut surtout pour l'atmosphère et quelques jolies vignettes (l'Archer vert dans la chambre (pl. 2) ; une vue de couloir (pl. 7) ; une villa ostendaise (pl. 14) ; une scène de nuit avec introspection, chien féroce et jeune fille imprudente (pl. 17) ; quelques tableaux sur un mur (pl. 19) ; un surgissement de policemen (pl. 40)). Bref, pas un chef d'oeuvre, juste un album correctement réalisé, pour inconditionnels de la bande dessinée franco-belge et des énigmes à horloge de ma grand-mère.

5.
Les tableaux que l'on trouve çà et là dans les bandes dessinées, rappellent que ce n'est pas le sujet qui importe - puisqu'un professionnel du dessin vous fait ça très bien, un sujet ou un autre, un portrait, un aigle, un paysage -, mais la manière dont il est traité.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 3 avril 2012

 

 

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