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BLOG LITTERAIRE
9 mai 2012

CELESTE FATRAS

CELESTE FATRAS

1.
La vulgarisation scientifique apprécie les métaphores : "l'histoire de la planète" est parfois comparée à un livre aux "pages fortes". Cela induit un sens de la lecture. Il y a forcément chronologie comme il y a une chronologie dans les événements que rapporte un livre. Pas de livre sans auteur et pas non plus sans lecteur. L'un des buts de l'humain est ainsi de composer la chronique de tout ce qui s'est passé, non seulement depuis qu'existe la conscience humaine, mais aussi avant que cette conscience apparaisse. C'est ainsi qu'il espère établir la nécessité de la somme de tous ses hasards ; c'est ainsi qu'il invente une continuité à ce qui n'est peut-être que discontinuités et résultats d'infinies séries de coups de dés. Que le réel soudain s'abolisse, et il aura fait cela pour passer son temps ; que le réel persiste dans l'être, et il aura fait cela pour passer son temps.

2.
Je lis que l'on estime à "environ 11 500" le nombre "d'objets de plus de 10 cm répertoriés dans l'orbite terrestre basse." Un "céleste fatras" flotte donc bien au-dessus de nos têtes (cf National Geographic France juillet 2010, article "Nettoyer l'espace"). En parle-t-on ailleurs ? Les chroniqueurs de lointaines planètes évoquent-ils dans des billets ironiques et cinglants le laisser aller qui règne sur la planète terre ? En fait, je n'y crois pas. J'y vois au contraire un indice de notre solitude dans l'univers. Sinon, cela fait longtemps, je pense que nous nous serions fait rappeler à l'ordre par l'assemblée des copropriétaires. A moins que tout ne fût que céleste fatras et déchetterie du vivant.

3.
Se pourrait-il que des bouts de ce "céleste fatras" nous dégringolassent sur la caboche ? Qui, en cas de blessure, serait responsable ? J'imagine assez le sceptique défiant Dieu de lui envoyer quelque signe et qui manque aussitôt d'être fracassé par un bout de vieil aéronef soviétique.

4.
Des éclairs photographiés. On dirait les veines, vaisseaux et nervures d'un grand corps soudain révélé.

5.
"Pour sensationnel qu'il soit, Ar. ramidus ne représente qu'un moment de notre long voyage évolutif, parti d'un obscur grand singe pour mener à l'espèce qui tient le destin de la planète entre ses mains." (Jamie Shreeve, Sur la route de l'évolution, in National Geographic France, juillet 2010, p.9)
Que l'humain soit "parti d'un obscur grand singe" pour en arriver à l'espèce qui tient le destin de la planète entre ses mains" indique assez qu'il est persistant jusqu'au surpassement, l'humain. Rien ne l'arrête, même pas la conscience qu'il a de ses plus grands crimes. Sans doute espère-t-il toujours faire mieux la prochaine fois ?

6.
L'évolution de l'humanité finira-t-elle par sa vieillesse ? Il fut longtemps, l'humain, jeune et singe, puis mature homo sapiens. Finira-t-il "homo senelitus" ?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 9 mai 2012

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