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BLOG LITTERAIRE
12 décembre 2012

SI A L'INSTAR DU NARRATEUR RIMBALDIEN

SI A L'INSTAR DU NARRATEUR RIMBALDIEN

I need this like a hole in the head !
Traduction : il ne manquait plus que cela !
Ce qui n'a aucun rapport avec ce qui suit... Aucun... Mais qui m'amuse.

1.
Si, à l'instar du narrateur rimbaldien des "Fêtes de la faim", vous n'avez guères de goût "que pour la terre et les pierres", outre que vous appréciez manifestement la séquence phonétique "er", vous souffrez sans aucun doute d'un grave déséquilibre alimentaire.

2.
Si, toujours à l'instar du narrateur rimbaldien, de "Entends comme brame...", vous voyez "s'agiter la tête / de "saints d'autrefois...", c'est que vous avez abusé des hagiographies et autres légendes dorées. Une cure d'anticlericalox vous remettra les yeux à l'endroit, et au lieu de "têtes de saints d'autrefois", vous retrouverez la raison et les faces familières de vos fidèles fâcheux.

3.
Si, encore à l'instar du narrateur rimbaldien, celui de "Being Beauteous", vos "os sont revêtus d'un nouveau corps amoureux", c'est que vous avez rajeuni, mon vieux, sinon, à votre âge, ce n'est vraiment pas raisonnable. Si vous êtes du sexe féminin, ce que je viens de dire vaut aussi, naturellement, mais vous n'êtes pas obligée d'en tenir compte.

4.
Si vous êtes "sombre", "savant", et orgueilleux, eh bien, vous êtes ce que Rimbaud appelle dans son poème "Les Soeurs de charité", un "sombre savant d'orgueil". Du coup, je sais pas trop si je vais vous inviter à boire un coup. Du reste, seriez-vous joyeux, et ni cuistre, ni bégueule, je ne vous inviterais pas non plus ; je ne sors qu'avec mon ombre.

5.
Si, pour en revenir au narrateur rimbaldien, celui qui s'amuse comme un petit fou à chanter des folies sur la "plus haute tour", vous avez la soif malsaine qui vous obscurcit les veines, je sais pas vous, mais moi, à votre place, je me méfierais de certains de mes proches, m'étonnerait pas qui y en ait un qu'aurait viré vampire, mine de rien...

6.
Si, comme l'autre là qui narrate chez Rimbaud, vous faites des Phrases où vous imaginez "le monde réduit en un seul bois noir", c'est que vous avez l'apocalypse forestière. Si vous y ajoutez "une plage pour deux enfants fidèles" et "une maison musicale pour notre claire sympathie", c'est que avez beaucoup écouté Jean Ferrat et tout un tas de tubes des années 60-70.

7.
Si vous pensez, comme le narrabarattateur du Rimbaud des Vers nouveaux, que "la terre fond", c'est que, ou vous croyez fermement au réchauffement climatique, ou ce que vous appelez la "terre" est en fait un cornet de glace qui fond en plein soleil, tandis que la mer, toujours recommencée, fait des crèpes car je sais plus trop quoi lui faire faire, moi, à la grande glauque là.

8.
Si, rimbaldant comme un malade, ou une enfance, vous entendez bourdonner des fleurs magiques, c'est que la sorcière du bouquin vous a attrapé, que vous êtes passé à travers le miroir invisible qui se trouve dans la page que vous étiez en train de lire, et que vous voilà en train de scier des bûches, tandis que votre compagne râle, parce que scier des bûches dans la chambre à trois heures du matin, c'est tout de même exagéré.

9.
C'est Satan qui dit que le feu est ignoble : intéressante expression rimbaldienne pour signifier l'hypocrisie. On la trouve dans le texte "Nuit de l'enfer", in "Une saison en enfer".

10.
Si, façon Arthur de Première soirée, les arbres sont indiscrets, c'est que, peut-être, ils sont creux, et qu'à l'intérieur se sont dissimulés des hommes en noir avec des chapeaux melons et le regard étrangement fixe. D'ailleurs, à un moment, ils se mettent à ululer et disparaissent dans la nuit.

11.
Je me demande s'il faut un trait d'union entre chapeaux et melons. J'en sais rien. Je m'en moque. Je pense aux chapeaux claques.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 12 décembre 2012

 

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