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BLOG LITTERAIRE
9 janvier 2013

GLAUQUE GLAUQUE GLAUQUE

GLAUQUE GLAUQUE GLAUQUE
Notes sur quelques poèmes de La Nuit remue, de Henri Michaux. Les citations sont entre guillemets et/ou en italiques.

1.
Dans "Un point c'est tout", Henri Michaux explique que "l'être essentiel" de "l'homme", eh bien, c'est un point. Il doit donc veiller à ne pas être encerclé. Il ne joue pas au go, l'humain, il est dans la partie. Il est aux intersections, et avance, point par point, sur l'immense grille des intersections que d'autres points tentent de contrôler.

2.
Là où tu n'es pas, je n'y suis pas.

3.
"le monde se soulève avec ma poitrine" écrit le narrateur dans le poème "En respirant". C'est qu'il est l'océan alors. Où dieu souffleur de mondes. Ou l'orgueil du conquérant.

4.
Du poème "Nuit de noces", je ne dirai rien. Il faut savoir être discret sur certaines pratiques.

5.
"Et puis, c'est un homme blessé, il est donc encore plus rapide à être lui-même." (Brigitte Fossey à propos de Gérard Depardieu, ce matin, mercredi 9 janvier 2013, sur France Musique, dans l'émission de Christophe Bourseiller). Belle formule qui dit que l'être est dans son mouvement à être.
Par ailleurs, il faut faire attention avec le mot "minable". Quand des politiques se mettent à l'employer, ils ne se rendent pas toujours compte qu'ils ne sont souvent appréciés que par leur façon d'accepter le rôle qu'on leur donne à jouer. Ce sont eux aussi des comédiens, et souvent sonne-faux.

6.
J'espère que, le moment venu, j'aurai encore assez de complicité avec le réel, pour dire au revoir à ma dernière frite.

7.
Vivre, c'est se faire le complice de soi-même.

8.
Dans "Conseil au sujet des pins", Henri Michaux signale que "le bruit du vent soufflant sur une forêt de pins" (...) "n'a rien de glauque". C'est probable. Le son "glauque" lui même "n'a rien de glauque". On dirait une bulle qui éclate. Glauque, glauque, glauque. C'est un son qui fait pops. Qui sautille. C'est un son batracien. Ou alors il signale que sur le chemin un lutin à ressort, un zébulon, passe glauque, glauque, glauque, dans le soleil et les ombres qui vont avec.

9.
"et le sol même, suivant la démarche de votre esprit, semble se dérober sous vos pieds" est la remarque du promeneur de falaises qui donne son avis dans "Conseil au sujet de la mer". C'est que ce lutin, ce zébulon qui sur le chemin passe glauque, glauque, glauque, dans le soleil et les ombres qui vont avec, c'est surtout dans votre tête qu'il sautille, et du petit glauque au grand plouf, il n'y a qu'un mauvais pas.

10.
C'est toujours la même auto qui passe avenue de l'Opéra, comme c'est toujours le même point aux intersection du jeu de go, comme c'est toujours nous qui nous multiplions et nous combattons d'ici à ailleurs, jusqu'à ce que nous ayons raison de nous-même, jusqu'à ce que nous nous encerclions nous-même, jusqu'à ce que nous nous accidentions nous-même. C'est la drôle de leçon du poème "L'auto de l'avenue de l'Opéra". En tout cas, c'est celle que je lis.

11.
Souvent, j'avoue, j'hésite à plonger dans un texte. J'ai l'impression que je vais me noyer dans le sens. Ou que les grands paradoxes à arêtes vont m'avaler. Aussi je me poste sur la berge et, de ma grande perche à décrocher les figures, je me repêche aussitôt qu'il y a gouffre sous les eaux ou gueule ouverte.

12.
Elle est au centre et regarde ailleurs comme s'il y avait quelqu'un qui n'était pas où elle n'est pas.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 9 janvier 2013

 

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