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BLOG LITTERAIRE
20 mai 2013

LES SIGNES AUX CHOSES

LES SIGNES AUX CHOSES

1.
Je n'aime pas le mot convivialité. Il sert à couvrir les indélicatesses, les trop grandes familiarités, cette façon qu'ont les autres de s'introduire chez vous sous les prétextes les plus divers - y compris celui de vous rendre service - de faire de vous un confident, un "ami" (autre mot détestable).

2.
Ah ! si seulement la neurasthénie était un art...

3.
"la témérité gueule de loup !..." (Céline, Le pont de Londres, folio n°230, p.141) : l'expression "gueule de loup" complète le mot "témérité" en l'éclairant... c'est bien beau, la témérité... jadis, ce fut même une qualité... maintenant, ce serait plutôt un défaut, rapport à ce qu'on loue leur prudence, aux gens assez sages pour ne pas se risquer à. C'est que l'on se doit aux autres. Jusqu'à l'empathie, jusqu'au "care", et toutes ces sottises que l'on essaie de nous vendre sous l'appellation de "vivre ensemble".

4.
L'un des problèmes qui va se poser avec le "mariage pour tous", c'est que, bientôt, des gens qui, jusqu'ici n'avaient pas d'avis vraiment bien net sur la question, et qui, à vrai dire, s'en fichaient royalement, vont être invités à des cérémonies auxquelles il ne pensait jamais devoir faire acte de présence.

5.
En ce qui concerne le "mariage pour tous", je suis convaincu que quelques décrets techniques à l'usage des notaires et visant à aligner les droits des couples homosexuels sur les droits des couples hétéro auraient suffi. Au lieu de ça, crispations, manifestations, aigreurs.

6.
"mixité sociale", "vivre ensemble" : que l'on y soit obligé, c'est une chose, mais que l'on ne nous demande pas d'applaudir.

7.
"qu'il se désosse ! " (Céline, Le pont de Londres, folio n°230, p.249) : Soyons plus féroce ! Qu'il se désosse, et que ses osses, qu'on les file aux molosses !

8.
Ne pas se rendre indispensable est une politesse.

9.
Dieu, même s'il existe, le mieux, c'est tout de même de s'en passer, de ne l'utiliser qu'aux grandes occasions. C'est là le fond de la pensée de bien des chrétiens.

10.
Lire, c'est perdre son temps ; ne pas lire, c'est perdre son temps. Autant écrire.

11.
Heureusement pour les éditeurs, et pour le sens commun, la plupart des gens continuent d'acheter des livres qu'ils ne lisent pas.

12.
Un écrivain est souvent quelqu'un qui préfère les signes aux choses. Je ne doute pas un instant que bon nombre sont surtout de grands humanistes sur le papier. Dans la vie réelle, ils sont certainement moins sympathiques, ou moins antipathiques que leurs écrits furieux pourraient le laisser penser. Ou alors ce sont des héros, ou des inconscients. Le plus curieux, c'est que, pour certains d'entre eux en tout cas, ils sont d'une absolue sincérité.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 20 mai 2013

 

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