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BLOG LITTERAIRE
1 juin 2016

DÉMESURES

DÉMESURES

 

1.

Non, Monsieur Houzeau, dans la « Théogonie » d'Hésiode, il n'est nul question de Simone, la femme de ménage de la résidence universitaire qui fumait des gauloises en râlant.

 

2.

La porte le cogna ; il la claqua ; elle battit la bâtarde ; il tomba dehors ; il dit j'm'en balek, i prit sa hache, finit à l'asile.

 

3.

Donc le personnage de la chanson, pris de furie sonore, dissona distordit bouffa la guitare éventra la caisse claire étrangla l'caruso.

 

4.

L'autre lui avait un peu trop joué de pipeau, alors il sortit de ses gongs et lui sonna les cloches.

 

5.

Ce n'est pas d'un être que l'on tombe amoureux, mais de l'être. L'amour est un envoûtement, une maladie ontologique.

 

6.

Ce tomber amoureux dans l'être, cette sorcellerie, le quotidien la désamorce. Si cela ne passe pas, attention à la fascination.

 

7.

Un jour, on se dit « le cercle a fini d'me serrer ». - Le tenez-vous à distance ? Non, il attend le temps nécessaire qui paiera votre mort.

 

8.

Des fois, j'me sens si zombie que j'boufferais mon ombre.

 

9.

Le rire est un antidote à la sorcellerie. Il dissipe les faces de brume qui s'agitent dans votre dos ; il étrangle votre voix d'outre-nerfs.

 

10.

Les Nuits de France Culture lâche ses fantômes. Ecoutez comme ils nous sont étranges et familiers, et qu'ça nous mélancolise tout c'passé.

 

11.

Quand, certains soirs, je croise mon ombre, nous faisons semblant de ne pas nous voir. Par discrétion, bien sûr.

 

12.

Parfois je me dis que l'argent, de nos jours, même quand il est honnête, il est quand même de moins en moins propre.

 

13.

« LARME

 

Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,

Je buvais, accroupi dans quelque bruyère

Entourée de tendres bois de noisetiers,

Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.

 

Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,

Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.

Que tirais-je à la gourde de colocase ?

Quelque liqueur d'or, fade et qui fait suer.

 

Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge.

Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir.

Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,

Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.

 

L'eau des bois se perdait sur des sables vierges,

Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares…

Or ! tel qu'un pêcheur d'or ou de coquillages,

Dire que je n'ai pas eu souci de boire ! »

 

(Arthur Rimbaud, « Larme »)

 

14.

Loin des piafs et d'tous les autre gens j'picolo dans la verte a croupi y avé du bois chai pas s'il été tendre mes freck oui come banc pouri

 

Chai pas trop c'que j'picolo j'en resta sans voix come pré sans veau non mais quoi j'picolé qui m'pâté la parlante et m'faisa suaire ?

 

Chai pas trop c'que j'picolo pasque j'ai pri une boutel a papi (vu qu'i boit plus qu'il est mort) a mon avis quen meme c'été d'la prone.

 

J'aurai pas fait l'affaire pour renseigner la chalance Crak boumu vla aut' chose c'est l'orage i secou le péyi et les perches et les tanches

 

Vla aut'chose c'est l'orage jete des gares partout des trains balance des voix par la portière qu'ça colonnada la nuit bleue come tout.

 

Je dis la nuit bleue come tout mais c'est une hyperbole pasque tout n'est pas rose non plus.

 

Vla aut'chose c'est l'orage me répétis-je Ah Pantoum ! Pourvu qu'je soye point foudroié ah ça j'la serré fort ma colocase.

 

(chui pas sur pour colocase si c'est pas pluto de la coloquinte chais pas ou alors de la colonelle ou de la coronarienne com fer de gourde)

 

Après les éclairs avé pris la foudre des Scampètes (c'est pas ici) mes moi j'quintai matou tant j'l'avais le cha alors dans ma gorje.

 

J'vous ai di qu'c'été ben freck l'bois d'mon picolaje je me les cailli surtou qu'du ciel gliçait des glaçon genre qu'les mare c'est du wiski

 

Je pensi a la pécherese d'or (ou de coquilajes) et du coup j'eus plus soif je fis Stop picolo ! Et je me mis à gerbir come mon beau-frère.

 

Je suis rentré ché moi l'été-tart j'été tous fatigué ma mère a di va te couché t'é tous fatigué j'ai dormi et ce matin j'ai fai mon excuse.

 

Quen je suis rentré l'été-tart j'avai peur de me fere apelé arthur mes ma mere a rien di mes com on di qui craint l'eau qui dor n'a pas tor.

 

Voila mosieur ce que j'ai fai hier quen j'ai séché votre cour pasque je l'ai pas fé le comantaire du poème de Rimbaud (j'ai rien compri).

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 1er juin 2016.

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