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BLOG LITTERAIRE
11 juin 2006

LE DANGER

LE DANGER
De quelques idées politiques anti-sarkozystes en juin 2006 et en France.

J'entends depuis quelques jours des informations pour le moins étranges concernant l'opposition à Nicolas Sarkozy, notre futur président de la république.
En ce qui concerne l'opposition de gauche d'abord et sa candidate officieuse, Ségolène Royal, on commente beaucoup sa désormais fameuse proposition d'encadrer les multirécidivistes juvéniles dans des centres plus ou moins militarisés. A ce propos, il est dit un peu partout que Ségolène a décidé d'empiéter sur les terres de Nicolas en tentant d'attirer à elle les voix des électeurs centristes (et/ou plutôt à droite) qui, comme moi d'ailleurs, n'aiment pas beaucoup que certains quartiers deviennent les chasses gardées des petits caïds de banlieue.
Si ce n'était que ça, je dirais simplement que Ségolène a commencé sa campagne électorale et je hausserais les épaules en murmurant le titre culte de Dalida : "Paroles, paroles, paroles, caramels, bonbons et chocolats."
Mais le plus triste, c'est que je suis persuadé que Ségolène est sincère, le bon sens chevillé au corps et la vue courte.
En effet, depuis quand est-ce le travail des militaires que d'éduquer les délinquants ?
On me dira, - et je suis d'ailleurs d'accord avec cette idée -, que le défunt service national français obligeait la plupart des jeunes gens à vivre un an en collectivité, et donc à se respecter entre eux comme on doit se respecter soi-même, obligeait les mêmes jeunes gens à obéir à des consignes précises et à respecter les décisions d'une hiérarchie.
Pour un certain nombre d'entre eux, le service militaire fut une vraie planche de salut et certains d'entre eux y sont restés, à l'armée, y faisant carrière.
Je me souviens ainsi d'un sergent-chef qui me dit un jour :
- "Vous savez, Houzeau, quand j'étais jeune, j'étais une vraie teigne, je me bagarrais tout le temps. Un jour, un juge m'a donné le choix entre l'armée et la prison. Je me suis engagé et je ne le regrette pas. Maintenant, j'ai un métier, je suis marié, j'ai des enfants et depuis, je ne me suis plus jamais castagné avec personne."

Certes, mais ce n'est pas là la mission première de l'armée qui a d'abord pour fonction de défendre le territoire national.
La décision qui fut prise par Jacques Chirac de supprimer le service national correspondait à une réalité : l'armement étant de plus en plus sophistiqué, l'armée a de moins en moins besoin de chair à canon et de plus en plus recours à des techniciens qualifiés.
Du coup, l'année de formation des jeunes français s'avérait à la fois coûteuse et inutile puisque de plus en plus d'étudiants jouaient les andouilles pour se faire réformer tandis que des masses de jeunes gens allaient jouer au petit soldat pendant un an avec des armes dont l'efficacité sur le terrain restait relative eu égard au manque d'expérience des jeunes recrues et à leur maladresse à utiliser efficacement un armement qui, par ailleurs, coûte la peau des fesses.
La suppression du service national fut donc avant tout une mesure technique et n'a donc aucun rapport avec la supposée mission sociale des militaires.
Cette mission n'existe tout simplement pas et Ségolène dit des sottises.

En ce qui concerne l'opposition de droite, c'est François Bayrou qui s'y colle en souhaitant, si j'ai bien compris, une espèce d'union sacrée contre Sarkozy dépeint sous les traits d'une sorte d'apprenti despote au service d'un libéralisme échevelé.
Pour cela, il n'hésite pas à déclarer que le clivage droite centriste - gauche modérée est une "connerie" (sic) et se tient donc prêt à réunir sous sa bannière des gens de gauche comme des gens de droite pourvus qu'ils soient animés de la même animosité pour le libéralisme de Nicolas Sarkozy.
C'est ça, t'as raison, François, vive le parti unique !
Si jamais on en vient à "A bas les ennemis du peuple !", prévenez-moi que je fasse mes valises !

Ceci dit, je comprends l'esprit de revanche de François Bayrou et son ressentiment envers le gouvernement Villepin.
Comme Villepin, François est un littéraire.
Comme Villepin, François a fait de solides études et a écrit des livres.
Comme Villepin, François a une conception très haute du rôle dévolu au politique.
Oui, mais voilà, Dominique de Villepin et François ne sont pas du même milieu.
C'est un peu "Amicalement Vôtre" (vous savez, la kitchissime série anglaise avec le raffiné et condescendant Lord Sinclair, - l'acteur Roger Moore - et l'a peu près trivial et bruyant Danny Wilde joué par Tony Curtis) sauf qu'en l'occurrence, le Lord et le Besogneux ne peuvent pas se blairer.

Je comprends cela.
Je trouve même cela normal.
Moi non plus, je ne l'aime pas beaucoup, Villepin.

Ceci dit, je n'ai pas oublié que François Bayrou, lorsqu'il était ministre de l'Education Nationale, a essayé d'en finir avec le corps des Maître-Auxiliaires (pour les non-initiés, il s'agit des professeurs non titulaires, bien utiles et mal payés) en donnant des consignes pour leur non-réemploi, condamnant ainsi certains d'entre eux à une sorte d'exclusion assez peu justifiée étant donnés les résultats très relatifs du travail des professeurs titulaires (trop nombreux et pour certains, bien trop bien payés pour ce qu'ils font !).

Il faudra attendre un autre homme de droite, l'excellent Dominique Perben, pour que des accords soient signés garantissant le réemploi des M.A (Maître-Auxiliaires) et un homme de gauche, Claude Allègre, pour que les MA soient assurés d'être payés en temps et en heure (avant Allègre, il fallait attendre parfois jusqu'à trois mois à chaque affectation pour percevoir son traitement ; c'était rageant surtout lorsque l'on assistait au spectacle des titulaires cumulards d'heures supplémentaires se réjouir à l'idée qu'ils allaient pouvoir partir en vacances en Thaïlande, - qu'un tsunami les engloutisse ! - ou aux sports d'hiver, - qu'une avalanche les avale ! -, je sais, je suis rien qu'un méchant envieux mais ça me fait tellement de bien surtout lorsque l'on songe aux fortunes dépensées au service de l'éducation nationale et à cette catastrophique statistique : 23 % des jeunes actifs de moins de 26 ans ne trouvent pas de travail ! ).

Un petit coup de chapeau tout de même en ce qui concerne Bayrou : en tant que ministre de l'Education, il a quand même remis les pendules à l'heure en ce qui concerne l'enseignement de la littérature dans les Lycées. Avant lui, on glissait parfois vers le n'importe quoi, le subjectivisme littéraire et on prenait ses aises, délaissant Racine ou Aimé Césaire au profit de Maurice Leblanc (Arsène Lupin) ou Yves Simon. François est venu, a vu et a pondu des circulaires assez claires pour que les professeurs de Lettres Modernes reviennent tous à leur vraie vocation : donner aux Lycéens les premiers rudiments de l'histoire littéraire française.
Le reste, vous savez quoi, ce n'est que de la propagande.
 

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 11 juin 2006


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Commentaires
C
Elle a oublié de préciser dans quel corps d'armée les jeunes pourraient être expédiés...tant qu'à faire la Légion se serait "cool". ;p
O
Plus marrant: à sint Sulpice, où j'ai traîné un peu de ma jeunesse (hé oui, très chic!) Le tableau d'honneur des bons élèves était accompagné d'une médaille à l'image de la légioon d'honneur ou de la croix de guerre, que l'on portait durant un mois, tout fiers d'avoir bien travaillé, de s'être bien conduite ou de ne pas s'être fait prendre en soulevant la jupe des filles du couvent coisin...
O
Il y a toujours eu, dans l'armée, une fonction de "rédemption" sociale et de "deuxième chance"... Ca servait bien l'armée qui avait besoin de chair à canon: Sous Louis XIV, on embauchait les truands... LA légion suivit.. Combeinde fois, même, on a vidé les prisons pour défendre la PAtriee t que els taulards fassent le "sale boulot"...LEs enfants de troupes s'occupaient des pauvres, des orphelins et les "dressaient"!Ce n'était pas forcément, et en général un rôle éducatif,mais ça assurait un peu de paix sociale en récupérant la "racaille".<br /> <br /> Pur le reste, Ségolène ne s'attaque pas seulemetn à des voyous, mais aussi à un véritable danger,à un noyau dur de vrais fascistes qui manipulent sans manipuler et dont la mentalité est celel des "chemises brunes" ou des SA: racisme, fascisme, machisme et haine à tous els étages.. L4armée a souvent, pour le meilleur et pour le pire, servi à les canaliser. D'ailleurs, TOUS les mouvements de jeunesses (scouts,éclaireurs, chantiers pétainistes, pionneires, coeurs vaillants, balillas) s'inpirent fortement de l'armée à des fins éducatives et Baden Powell, enfin, Lord Badent Powell, vieille ganache bien martiale, à inventé le scoutisme sur le modèle de l'armée coloniale anglaise... L'éducation sportive a fait de même et il n'est pas possible de séparer une certaine forme d'éducation de masse de la chose militaire, directement ou par inspiration. ET puis, les jeunes gens inaccessibles à la tendresse, à la culture aiment tant l'uniforme! Pourquoi les en priver?<br /> <br /> Education spartiate serait sans doute mieux passé!<br /> <br /> L4histoire de l'éducation dans l'Antiquité de René-Irénée MArrou, clssique inusable, montre que, déjà, on "militarisait " l'éducation! <br /> <br /> Ce sont, finalemetn les jésuites, ces , purtant "soldts du Christ", qui inventèrent une éducation efficace, avec discipline, mais moins strictement militaire... Bizarrement, l'Instruction publique (on ne parlait pas encore d'Education NAtionale, on avait raison)suivit le modèle Jésuite..;Pensant que ce qui était bon pour les fils de bourgeois et de nobles serait bon pour le peuple... Et l'on surnomma les instituteurs "hussards noirs de la République"!<br /> <br /> En attendant, dans les collèges chocs anglais, on paye très cher pour que les fils de bonne famille crapahutent comme des bidasses, tandis qu'on laisse à vau l'eau et sans disci^line el peuple, les émigrés etc... Et les bourgeois réussissent, et les pauvres s'enfoncent... Et les bourgeois sont fiers de leur école,e t les pauvres la vomissent...
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