DE L'UNIFORME DES JEUNES JAPONAIS ENTRE AUTRES
DE L’UNIFORME DES JEUNES JAPONAIS ENTRE AUTRES
L’ineffable François Bayrou s’est déclaré récemment en faveur du retour de l’uniforme dans les écoles.
Orlando de Rudder, suite à notre article de cette nuit (cf « Cauchemar électoral »), a réagi par un commentaire que nous nous permettons de reproduire ici et auquel nous réagissons nous-même :
Les Japonais, etc.. qui sont en train de "gagner" ne permettraient pas le millième de ce qu'on autorise dans nos écoles et collèges. L'uniforme y est de rigueur dans beaucoup d'établissements. t autres fantaisies...
Moi aussi, je trouve scandaleux que les marques soient un outil de discrimination, d'oppression et je me souviens que l'uniforme a été créé pour que les moins fortunés ne soient pas écrasés par la morgue des riches... Et l'uniforme, c'est déjà fait: la marque en est un, même si les vêtements sont un peu différents...L'uniforme ne me gênerait pas: on n'est jamais libre de son habillement et les codes sociaux de toute façon font que notre choix est limité. C'est une fausse liberté promue par les marchands...
De toute façon, ceux qui changent le monde ou apportent du nouveau s'habillent classiquement: Sati en notaire de province, les surréalistes en costume-cravate, etc...
A l'école, il suffirait peut-être d'enseigner le respect normal: "tenue correcte exigée" et tenue de ville en cours, tenue de sport au stade... la vie, le monde extérieur, hors du vase clos...
Pendant ce temps là, les écoles à uniforme font les dirigeants de demain: les autres subiront, subiront, subiront. En partie parce qu'ils auront suivi la mode...
La vraie vie est ailleurs.
Mais après tout, pourquoi ne pas ABANDONNER les banlieues, les pauvres, tout ça comme on le fait, en fait, en n'osant pas se montrer autoritaire, normal? Pourquoi ne pas continuer à mépriser en acceptant la violence et des tenues vestimentaires que personne, dans le vrai monde, ne supportera? Laissons-les sans autorité, sans construction, sans solidité morale, culturelle, intellectuelle, affective.. cette non-assistance à personne en danger en fera des chômeurs: ça fera plus de boulot pour ceux qui ont aimé l'école, qui l'ont acceptée, se sont construits par elle. Et parmi eux, ceux qui sont allés dans une école "à uniforme" en étaient fiers de le porter! D'un côté, les "hors vie", de l'autre l'élite!
Posté par orlando de rudde, 25 juin 2006 à 11:05
Certes, l'uniforme est très employé dans le système scolaire japonais, - d'ailleurs presqu'entiérement privatisé - et il est ainsi devenu un cliché pornographique !- L'adolescente en jupe, avec chemise blanche ou bleue, chaussettes blanches et cravate constitue l'un des fantasmes les plus souvent repris dans les mangas pour adultes ! Beaucoup de ces jeunes filles préféreraient passer inaperçues dans la rue en portant comme en Occident pulls larges et jeans !D'autant plus que le nombre élevé d'agressions sexuelles sur mineures semble être un des traits constants de la société nipponne !
Ce n'est pas l'uniforme qui fait le bon soldat !
Les jeunes Anglais portent une tenue plus ou moins uniforme dans beaucoup d'établissements et, cependant, de l'aveu même de leur propre ministre de l'éducation, leur "baccalauréat" est devenu une parodie d'examen tant il est facile à obtenir ! (+ de 90% de reçus !).
Quant aux jeunes gens des banlieues que l'on laisserait tomber faute de discipline, il y a maldonne ! Ce ne sont pas eux qui paient les pots cassés ! En effet, ceux qui s'accrochent à leur formation professionnelle réussiront car on aura besoin encore longtemps d'ouvriers qualifiés, de plombiers, de coiffeurs et coiffeuses, de chaudronniers, de fleuristes, de cuisiniers, de serveurs, de maçons, etc... ! Et certaines branches d'activité manquent même de main d'oeuvre alors que 40 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en sortent sans diplôme et que, - je le rappelle une fois encore – un quart des jeunes actifs de moins de 26 ans est sans travail !
Non, les plus à plaindre sont les enfants des classes moyennes à qui les égalitaristes de tout poil, - en particulier les "pédagogistes" (expression de la revue Le Monde de L’Education pour désigner les modernistes qui ont œuvré à l’échec actuel d’une partie de l’éducation nationale), à qui les égalitaristes, - de gauche comme de droite d'ailleurs ! - font croire depuis des années que leur avenir réside dans le Lycée général et les études longues dans ces universités sur lesquelles on se fait beaucoup d'illusions (pour un bon professeur combien de trissotins, de fils d'archevêques, de rentiers de l'intellect, de crypto-marxistes ou de révisionnistes honteux !).
Mais il est vrai que le marché des études longues profite à beaucoup (investissements dans de nouvelles constructions, développement du logement étudiant, euphorie des mutuelles, - vous vous souvenez de cette curieuse affaire de financement du Parti Socialiste à partir des caisses d'une mutuelle étudiante ? -) et permet de faire croire aux Français que le niveau monte (il n'y a qu'à regarder la Star Académie pour s'en convaincre !) tout en faisant baisser artificiellement le nombre de demandeurs d'emplois (les étudiants ne sont pas comptabilisés comme demandeurs d'emplois puisqu'ils sont en formation !).
Certaines municipalités encouragent même les titulaires d'un Bac Professionnel à s'inscrire à l'Université en leur octroyant un petit plus financier (en plus de la bourse !).
Résultat : avec ou sans uniforme, des milliers de jeunes gens qui devraient travailler depuis longtemps dans l'industrie, le commerce ou l'artisanat, courent droit à l'échec, à la désespérance, à l’aigreur (certains d’entre eux finissent par ne plus voter ou voter pour les extrêmes tant ils sont conscients que l’on s’est bien payé leur tête !)
Et franchement, je ne pense pas que le port ou non de l'uniforme y soit pour grand chose !
Du reste, et perfidement, je pose la question : à qui incomberaient les frais de l'achat de cet "uniforme" ?
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 25 juin 2006