Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
3 novembre 2006

FÊLURE

FÊLURE

Dans l'immobilité, le silence impalpable,
Je suis là. Je suis seul. Si on me frappe, je bouge.
J'essaie de protéger une chose sanglante et rouge,
Le monde est un chaos précis et implacable.
    (Michel Houellebecq, La Fêlure, in Poésies, J'ai Lu, p.150)

Evidemment, dans le monde poétique de ce début de XXIème siècle, dans cette vaste récupération du style par le malaise, le subjectif larmoyiste, il y a la "fêlure"...Voilà ce qui grince dans le cigare, la fêlure, évidemment...car rien ne va tout simple, tout est compliqué pour celui qui, pour celui qui quoi d'ailleurs... celui-là qui est toujours par ailleurs comme par monts et par vaux ou alors

Dans l'immobilité, le silence impalpable,

qui va rimer avec "implacable" puisque

Le monde est un chaos précis et implacable.

On appréciera l'oxymore, un "chaos précis", cette "obscure clarté" de Corneille, ce "soleil noir" de Nerval, plus précis encore : ce "soleil ivre de goudrons" rimbaldien car il fut précis, le Rimbaud, précis comme un crachat.

Entre le "silence impalpable" et ce "monde implacable", la victime :

"Je suis là. Je suis seul. Si on me frappe, je bouge.
J'essaie de protéger une chose sanglante et rouge".

La plaie, la "fêlure" se sent partout comme chez elle ; elle se diffuse, elle envahit tout le corps ou alors, cette "chose sanglante et rouge", c'est le coeur, cette horloge qui fait mal.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 3 novembre 2006

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité