TOMBEAU D'ARTHUR RIMBAUD
TOMBEAU D’ARTHUR RIMBAUD
Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques,
Qu’est-ce que ça peut faire à la putain Paris,
Vos âmes et vos corps, vos poisons et vos loques ?
Elle se secouera de vous, hargneux pourris !
(Rimbaud, L’Orgie parisienne)
Il évoquait les boues qui animent les êtres :
»Syphilitiques, fous, rois, pantins, ventriloques »
Beuglait-il en buvant des Stout et des Porter ;
Il composait ainsi des odes hystériques
A l’infernal mesquin, « à la putain Paris ».
Il voyait des golems circuler dans les rues
Et des anges idiots dégringoler des nues ;
Des « âmes » et des « corps », des « poisons » et des « loques »
Emergeaient du brouillard, pataugeaient dans les flaques
Où il voyait parfois passer sa tête à claques…
La pluie qui s’fiche de tout faisait flic ! flic ! floc !
Il se disait Pas de doute j’suis en enfer
Faut qu’j’aille voir ailleurs Faut que je change d’air…
Il alla au désert puis mourut d’un cancer.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 17 décembre 2006