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BLOG LITTERAIRE
18 janvier 2007

LA REPUBLIQUE ASSOCIATIVE

LA REPUBLIQUE ASSOCIATIVE

François Hollande, le socialiste compagnon de Dame Royal, vient de déclarer qu'au dessus d'un salaire de 4000 euros net, les impôts devraient être augmentés.
A première vue, beaucoup d'entre nous sont tentés de se dire que, puisque le paupérisme progresse en France aussi vite que Jean-Marie Le Pen, ainsi que la très financièrement aisée extrême-droite, grimpent dans les sondages, il serait normal d'envisager une plus juste répartition des richesses en augmentant les impôts des plus nantis.

Oui, mais c'est un tantinet plus compliqué que ça.

Dans un pays où dès le quinze du mois, bon nombre de magasins voient leur clientèle se raréfier jusqu'au jour de gloire où enfin le salaire tombe, dans un pays où, de fait, en tenant compte de toutes les taxes et autres agaceries fiscales pour récupérer un max de flouze, c'est près de 60% du revenu des ménages qui  sont employés à tenter de colmater les brèches abyssales de la dette publique, il n'est pas sûr qu'il soit très heureux de décourager la consommation des plus riches.
Sans compter que certains pays européens (ou pas) ne vont certainement pas se priver de l'opportunité d'attirer à eux ces personnes qui, par leur talent et/ou leur esprit d'entreprise, réussissent à gagner de l'argent.

On se souvient, qu'il y a déjà pas mal de temps, Michel Rocard avait appelé au développement des réseaux associatifs, estimant que les associations étaient à l'avenir appelées à jouer un rôle important dans ce qui constitue de fait la communauté, notre communauté, c'est-à-dire l'ensemble des personnes, qu'elles soient de nationalité française ou pas, qui, par leur travail, leur talent, leur disponibilité contribuent au développement du pays.
L'idée était fort juste mais n'a guère été suivie d'effets.

Pourquoi ?

Parce qu'en France, qui dit association dit subventions.
Et qui dit subventions dit aides de l'Etat, et donc augmentation des impôts, et donc aggravation de la dette publique.
Il serait pourtant opportun de repenser les financements des bientôt indispensables réseaux associatifs (en particulier ceux qui se sont donnés pour mission d'enrayer la montée du paupérisme) en donnant la possibilité d'obtenir de fortes exonérations d'impôts en échange de la preuve comptable (et certifiée par la très indépendante et insoupçonnable administration fiscale) que des donations significatives ont été faites à des associations reconnues d'utilité publique ou honorablement connues pour leur action (je pense ici à des associations d'artistes, de sportifs, etc...).
Il serait aussi opportun, par ailleurs, de favoriser la création de fondations privées dont les missions pourraient être reconnues d'utilité publique. On procédera fiscalement de la même manière que pour les associations, c'est-à-dire en concédant de fortes exonérations d'impôts.
Au bout de quelques années, je pense que beaucoup de ces associations, aidées financiérement par des fondations auxquelles elles seront affiliées (sur le modèle des fédérations sportives) n'auront plus guère besoin d'aides publiques et les Français seront ainsi fiers de pouvoir s'aider eux-mêmes sans être obligés de quémander à l'Etat de quoi subvenir à leurs besoins.

On me dira : oui, mais qui garantira que les fonds collectés serviront réellement à des missions d'utilité publique et non à des magouilles financières et autres caisses noires ou financements occultes ?
C'est effectivement alors que l'Etat devra se montrer fort et ferme dans la mise en application des lois de la République et il est à souhaiter que si, comme je l'appelle de mes voeux, une "république associative" réussit à coexister à côté d'un secteur marchand prospère, les peines encourues pour abus de biens sociaux et autres détournements de fonds soient alors exemplaires et particulièrement dissuasives.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 18 janvier 2007 

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