VERS UNE REPUBLIQUE D'INSTITUTEURS ?
VERS UNE REPUBLIQUE D'INSTITUTEURS ?
Chacun de nos actes procède d'une généalogie. Et donc d'une temporalité. Et c'est dans cette temporalité, cette somme, que se tient le fantôme de notre liberté.
D'où la tendance que j'ai à répugner à toute contrainte.
D'où le fait que tout acte libre abolit cette généalogie en même temps qu'il la regénère.
D'où l'indifférence de plus en plus patente à la politique qui n'est jamais qu'une manière d'organiser les contraintes (les nécessaires restrictions des libertés individuelles) au profit de l'intérêt général.
Mais ce fameux intérêt général n'est souvent que le nom d'un intérêt communautariste (la technocratie, par exemple) qui, en même temps qu'il ignore la parole de quelques uns au motif qu'ils ne seraient pas représentatifs de l'opinion publique ou des progrés de l'éthique (l'inscription dans la constitution de l'interdiction de la peine de mort est ainsi parfaitement contraire à l'état réel des idées de l'opinion publique), ne cesse de se donner en spectacle et de se réclamer du plus grand nombre, qu'en fait il méprise et ne peut que sacrifier sur l'autel de ses propres intérêts.
D'où le fait que je ne puis être socialiste puisque, par définition, le parti socialiste est le parfait exemple de cette spectaculaire hypocrisie des puissants envers l'opinion publique.
D'où le fait que je me méfie de la droite qui est formidable quand elle raisonne en termes de communautés et qui est catastrophique quand elle raisonne en termes de morale républicaine et ne cesse, au nom de cette morale républicaine, de multiplier les contraintes (interdiction de fumer dans son propre bureau, chasse aux sans-papiers, interdiction des distributeurs de sucreries dans les établissements scolaires,...).
Vous verrez que la France va finir par ressembler à un immense Lycée et que chaque citoyen se verra attribuer un carnet de correspondance dans lequel nos chers élus noteront blames et avertissements, amendes, retenues sur salaire et contrôles fiscaux.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 30 janvier 2007