SE PLAQUENT SUR LES TOITS
SE PLAQUENT SUR LES TOITS
Se plaquent sur les toits les ongles de la lune
Se profilent les clairs ciseaux de ses doigts, qui
Plaquent sur le clavier leurs accords de ballade,
Sur le clavier gris-bleu des demeures dormantes ;
Les ombres sont pleines d'yeux fixes parmi ces
Toits qui déroulent leur désert de tuiles sous
Les ongles brefs au bout d'un masque d'or... Et moi,
De la jeunesse du jour à l'arrière-temps,
- La nuit aime à piper les pendules
truquer les horloges
perdre le fil du sable
battre la campagne
comme une fille folle -, alors
Se répondent les courts éclairs des vitres, qui
Plaquent sur le clavier leurs accords de rengaine,
Sur le clavier gris-bleu des demeures dormantes ;
Les jeux sont faits parmi les ombres, qui sur les
Toits filent la métaphore cambrioleuse ;
Les ongles poursuivent leur valse jaune, moi,
De la ligne du jour à l'angle des étoiles,
- La nuit aime à piper les pendules -, sous la
Lune, je vais rêvant un jazz au loin, si loin...
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 16 avril 2007