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BLOG LITTERAIRE
21 juin 2007

AUTRE FESTIVAL DE SOTTISES

AUTRE FESTIVAL DE SOTTISES

Sidérant ce que je viens d'entendre sur Canal + (dans l'émission en aparté) : Ségolène Royal aurait déclaré qu'elle avait été "obligée" d'admettre dans son fameux "pacte présidentiel" deux idées, - d'aucuns diront deux dogmes -, avec lesquelles elle n'était pas en parfait accord :
- le SMIC à 1500 euros.
- la généralisation des 35 heures.
Certes, l'énoncé de ces deux idées en lui-même fait rire. Mais songeons à tous ces électeurs qui, de bonne foi, parce qu'ils y croient, à la justice sociale, ont voté Ségolène en pensant qu'elle ferait enfin appliquer cette mesure "phare" de tout bon programme de gauche qui se respecte : répartir les richesses en répartissant le travail.
Songeons à tous ces honnêtes syndicalistes de base, qui dans leur entreprise, leur école, leur administration, tentent de convaincre que, oui, camarade, il faut y croire au SMIC à 1500 euros "puisqu'ils ont tout et que nous n'avons rien", qu'il faut y croire, aux 35 heures pour tous, pour que même ce grand dépendeur d'andouilles de Jean-Jacques (ou mettez le prénom qui vous plaira), qui a fait des études de sociologie jusqu'à plus d'âge, puisse y entrer dans la boîte et faire comme tout le monde, répondre au téléphone que vendredi après-midi, ce sera pas possible à cause des RTT.
Sidérant, sidérant vous dis-je...

Autre sidération : l'excellent Jean-Pierre Raffarin, l'un des seuls à avoir su imposer aux Français, pourtant récalcitrants, une réforme d'importance, - celle des retraites -, a considéré ce matin que la TVA dite "sociale", parce qu'elle "péserait sur le pouvoir d'achat des Français", ne pourrait donc bénéficier d'une majorité au Parlement.
Il est vrai que, Nicolas Sarkozy ayant été élu sur la promesse qu'il ferait baisser les impôts, on voit mal comment il pourrait en arriver si rapidement (en 2009, d'après ce que l'on sait) à créer un nouvel impôt fût-il indirect et prétendument "social".
Ou alors, c'est que d'ici 2009, la situation des Français aura si bien évolué que la TVA prédite ne sera alors qu'une formalité technique, histoire d'alléger la dette publique.
Mais, pour ma part, je ne parierai pas ma collection de Gaston Lagaffe dessus...

D'ailleurs, j'ai lu dans le Direct soir, quotidien gratuit et donc très lu, en date du lundi 18 juin 2007 et à la page 7, que Nicolas Sarkozy aurait promis "d'augmenter le budget des universités de 50% en cinq ans" (fichtre !). Si l'information est exacte, on comprend que le budget ait besoin de nouvelles ressources d'ici à 2012...
Récemment, le Premier Ministre, François Fillon, a déclaré que la "réforme des universités" était sans doute la "réforme la plus importante que son gouvernement aurait à mettre en oeuvre" (je cite de mémoire).
Certes : mais m'est avis que c'est mal parti. Pourquoi ?

- D'abord, parce qu'il est toujours périlleux de réformer par ce qui s'annonce comme une loi-cadre, c'est-à-dire en fin de compte un texte constitué d'un ensemble de mesures que l'opposition, et surtout l'opposition informelle (en l'occurence les étudiants), pourrait attaquer en bloc. Il vaut mieux réformer dans le temps, par une série de mesures apparemment techniques, dont la mise en place, au fil des événements médiatiques (Tour de France, Coupe du Monde, Guerre en Irak,...), passe souvent inaperçue.
Mais il est vrai aussi que, du temps, c'est ce dont justement risque de manquer ce gouvernement. Soyons clairs, Nicolas Sarkozy a deux ans pour réformer ; après, il risque bien, - surtout s'il échoue -, d'être condamné à l'immobilisme, à l'attentisme de ses prédécesseurs, attentisme qu'il n'a de cesse, pour l'instant, de fustiger ; c'est qu'il est bien jeune encore, Nicolas Sarkozy...

- Ensuite, parce que réformer les universités alors qu'elles sont encombrées, pleines à craquer d'étudiants qui, pour beaucoup, n'y sont que parce qu'il faut bien être inscrit quelque part, et que d'ailleurs, "y a pas d'boulot !", et que, de plus, ces mêmes universités sont encore  la chasse gardée de certains idéologues et de syndicalistes d'extrême-gauche qui continuent à y infuser des idées d'un au-delà du "rideau de fer" aussi obsolètes que dangereuses, - sans compter que le bourrage des crânes, c'est quand même leur gagne-pain, à beaucoup de ces trissotins -, réformer ces universités en l'état actuel des choses, dis-je, c'est peut-être fournir le bâton avec lequel on sera battu.

- Certes, j'en conviens, obliger les universités à une certaine autonomie de financement, et ainsi les placer en face de leurs responsabilités (la qualité réelle, - et non plus seulement théorique - de leurs filières et leurs débouchés réels sur le marché du travail), est nécessaire dans bon nombre de cas ; mais, à mon sens, il est tout aussi nécessaire, avant de réformer en profondeur, de faire baisser sensiblement le nombre d'étudiants inscrits.
Ce qui ne peut que passer par une réforme préalable des formations initiales (Collège, Lycée, Lycée Professionnel) : en en finissant avec le dogme du "Collège unique" (politique funeste qui a conduit à ces établissements ghettos où les élèves s'ennuient et expriment leur mal-être par des conduites de plus en plus déviantes, - alcool, drogue, trafics divers, "jeu du foulard" et autres saloperies -), en rétablissant l'équilibre entre Lycée Général (trop d'élèves y sont inscrits pour maintenir des postes) et Lycée Professionnel (dont certains se vident à vitesse grand V), en créant de nouvelles filières, plus professionnalisantes, plus performantes, plus efficaces, dans les domaines de la création artistique par exemple, ou de l'audio-visuel, ou encore de la maintenance des réseaux informatiques, en redonnant donc à l'enseignement professionnel la place qu'il n'aurait jamais dû perdre, on pourra très certainement avancer l'âge de la rentrée réelle dans la vie active, ou, en tout cas, désengorger certaines filières dont le moins que l'on puisse dire, c'est que leurs débouchés en termes d'emplois sont très relatifs (sociologie, psychologie, filmologie, musicologie, sans compter toutes ces filières plus ou moins "bidons" de communication et autres "administration économique et sociale").
Alors, sans doute, d'ici quatre à cinq ans, pourra-t-on réformer avec quelque chance de succès...

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 21 juin 2007

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Commentaires
P
Certes, beaucoup de bruit pour rien cependant que la politique est d'abord un masque.<br /> Pendant qu'en Palestine les militants du Hamas brisent, en tirant dessus, les genoux des sympathisants du Fatah (pas un mot sur ces pratiques au journal de 20 heures de France 2 ce jeudi 21 juin 2007, pourquoi ?), les politiques européens blablatent et se chamaillent - c'est-à-dire qu'ils se jouent la comédie du "beaucoup de bruit pour rien" - autour de leur joujou constitutionnel. Les habitants des pays en guerre ne meurent en fin de compte que pour une seule chose : le confort intellectuel de nos élites.<br /> <br /> Patrice Houzeau<br /> Hondeghem, le 22 juin 2007
G
La politique ? Beaucoup de bruit pour rien.
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