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BLOG LITTERAIRE
6 juillet 2007

LA LITTERATURE AUSSI EST UNE CHIENNE FOLLE

LA LITTERATURE AUSSI EST UNE CHIENNE FOLLE

Il y a quelques jours, l'un de mes contrevers fut gratifié d'un commentaire que je pris pour une gifle, - ce qui n'est pas grave -. Il s'agissait d'une "invitation" à participer à une semaine spéciale "textes de merde" initiée par le site "La Zone - Un peu de brutes dans un monde de finesse -" http://zone.apinc.org .
Intrigué, je m'en vis donc zieuter un peu la prose de ces irrévencieux. De quoi s'agit-il donc ? D'une tentative de forum littéraire déjanté ayant pour objet la publication ainsi que l'analyse rapide et éminemment subjective de textes considérés comme étant dignes d'intérêt car particuliérement "merdiques". Et c'est vrai qu'on y trouve son compte en matière de prose nauséabonde, d'absurdités narratives et de fiction ahurie ! Mais pas seulement, car l'on comprend vite que ce site est aussi une tentative de punkerie littéraire abreuvée de textes méchamment composés exprès pour, avec des deuxièmes et troisièmes degrés en veux-tu, toi qui aimes les Belles Lettres, en voilà !
A ce titre, cette littérature du dessous le "degré zéro", cette littérature d'entrepôt frigorifique, d'élevage de chiens, de combats de coqs, cette littérature qui sent la branlette, le tabac froid et le pastis dégobillé (1), cette littérature de mauvais sentiments, du ressentiment même, - sinon du pressentiment -, mérite toute notre attention. Elle a en effet ce mérite de remettre les gens à leur place, car impossible d'aller lire la prose d'un "Tabasco", d'un "Lahyenne", d'un "Relou-le-Gueux" sans se demander : "Est-ce que j'écris si mal que ça ?", voire même se demander si ce qu'on a sous les yeux ne serait pas par hasard meilleur que la plupart des machins que l'on écrit soi-même et qu'on publie sur la toile parce qu'on est un peu con sans doute, et bien prétentieux.
Bref, aller consulter "La Zone" de temps en temps est plutôt salutaire. D'autant plus que ce qui y est publié est parfois fort loin d'être "merdique" et, à mon sens, mérite le détour. J'en veux pour preuve cet extrait parodique de la Genèse, signé par un certain "Lapinchien" (2) :

"3 Et Jacky dit: « Tadammm ! » Et le très très clair apparu.
4 Et Jacky vit le très clair, qu’il était bien; et Jacky détacha le très clair d'avec le tout noir.
5 Et Jacky appela le très clair le Jour; et le tout noir, il l’appela Nuit. Et il y fit tout noir, et il y eut plein de clair après: -c’était le matin avec le soleil et tout.
6 Et Jacky dit : « Il faut plein de place entre les glouglous. Comme çà c’est plus mieux pour éparpiller toute la flotte qui mouille. » (Lapinchien, Holy shit)" 
http://zone.apinc.org/articles/1760.html

Ou encore, cet extrait qui n'est pas sans rappeler la littérature punk du temps des Damned, des Saints, de Ian Dury et de ses Blockheads, des fanzines, de Métal Hurlant ou de Charlie Magazine :

"Ceci est un texte de merde. Je viens vous parler de cette odeur sublime qu’on trouve dans les vergers du Gard en fin de journée sous les cerisiers. Ceci est un texte de merde. Ceci est un texte de merde.



Je viens vous parler de cet accident de la route où j’ai renversé une petit fille qui jouait sur le bord de la route alors que son petit frère, trois ans grand maximum m’a regardé prendre la fuite à toute vitesse et pour tout ça je suis resté impuni. Ceci est un texte de merde. Ceci est un texte de merde. Ceci est un texte de merde."
(Traffic, Texte de Merde ?)http://zone.apinc.org/articles/1765.html) (3)

Donc, à mon avis, ces "Zonards" là méritent bien d'être mis en lien sur Le Blog Littéraire, même si, en effet, certaines de leurs publications sont absolument illisibles.
Je terminerai en tout cas dans le ton avec ce qui peut en agacer plus d'une, de bonne âme littéraire, cet extrait de La nuit remue de Henri Michaux :

"Fouettez mademoiselle voulez-vous.
  "- Mais chéri..."
  Mais déjà, les domestiques, la flamme dans l'oeil, la déshabillent.
  "- Allons, du calme, ma jolie, ne vous étranglez pas."
  Bonheur, bonheur !
  L'un a besoin d'un oignon pour pleurer.
  L'autre n'en a pas besoin.
  Nous lui arrachâmes un sein, puis nous le regrettâmes.
  Il n'en restait plus qu'un à arracher." (Henri Michaux, Le livre des réclamations)

Notes :
(1) Ce qui ne signifie aucunement que les multiples auteurs de "La Zone" soient tous des onanistes invétérés, buveurs de pastaga et fumeurs de maïs filtre. Seuls quelques uns d'entre eux, probablement.
(2) On pourra supposer qu'il a de grandes oreilles et qu'il remue la queue. Je dis ça parce que moi aussi j'ai mauvais esprit.
(3) Ce très bon texte du dénommé Traffic pose d'ailleurs en titre la question de son identité littéraire ("Texte de merde ?"). Il n'est d'ailleurs pas non plus sans rappeler les débuts fracassants de Christine Angot dans le genre répétitif obsessionnel.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 6 juillet 2007

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Commentaires
L
orlando de rudde, chef de rayon, merci pour le code barre que tu nous a flanqué. Range ton étiqueteuse à percussion et vient plutot nous pondre une nouvelle.
C
Et quand c'est qu'on s'encule?
T
Littérature, ma bite.<br /> Littérature, ton cul.<br /> Littérature, mes couilles.<br /> Littérature, ta langue.<br /> Littérature, mon sperme.<br /> Littérature, ta glotte.<br /> Littérature.
L
Je tiens à remercier les Shadoks sans qui je ne serais rien...
O
L'esprit petit bourgeois consternant sévit, aussi con que le punk, aussi marrant aussi.Ce conformisme de la révolte, quasi-obligatoire est le pompiérisme actuel venant du désenhcantement de ce même esprit petit-bougeois...<br /> es braves gens rentreront dans le rang dès qu'il y aura del'emploi, feront des carrières honorables et vivront une retraite heureuse. Certains seront médaillés du travail!Mais contairement à Rimbaud, ils ne le souyhatient pas! <br /> L'esprit petit-bourgeois n'est plus, aujourd'hui l'apanage dune classe! IL touche tus els milieux depuis que les milieux sontune excuse à tout...<br /> Bref, on s croiait dans la hanson de Brel: garnements déonneurs qui,pourquoi pas? Finiront peut-être notaires... Ou qui, de toute façon,rentreront dans le rang!<br /> Même Lénine avait vu que c'est de l'itérieur qu'on change les choses: l'en dehors et interne! (oui, là, je fais fort) tandis que la pensée "littérature de merde" fleure bon, non seulement la révolte petite bourgeoise anti-bourgeois enapparence, mais l'extrême-drite larvée, envieuse, jalouse!<br /> <br /> Honneur et gloire au salsifis frit, témoignage impérissable du génie humain: aucune bête ne l'aurait fait!<br /> LE vraies révoltes,les vraies révolution ne se voient pas tout de suiste: nous assistons à un beau moment de décoration.
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