NI LA FAUCHEUSE EN CHEMIN
NI LA FAUCHEUSE EN CHEMIN
"Perdant tous les morts que j'aimais, je congédie ce chien la rose, dernier vivant, distrait été." (René Char, L'éclairage du pénitencier)
Perdant du temps à travailler mes contrevers
Tous les romans me glissant sable entre les doigts
Les jours filent et démaillent et détricotent
Morts qu'ils sont défaits quand j'ai deux trois trucs de faits
Que la vie passe vite ! dis-je au cimetière
J'aimais à paresser lorsque j'étais enfant
Je n'ai plus le temps de rien Tout se précipite
Congédie donc cet ami qui te veut du bien
Ce fâcheux qui t'exige à dîner et sors ton
Chien de manière à ruminer tes vers Ainsi
La belle saison passe comme passe la
Rose - elle est un peu sotte et a du poil aux pattes -
Dernier été peut-être pour toi pourtant très
Vivant encor comme l'attestent les factures
Distrait ? Oui car tu le veux bien pour ne voir ni
Eté finissant ni la faucheuse en chemin.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 27 juillet 2007