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BLOG LITTERAIRE
10 août 2007

POURQUOI JE NE PUIS ÊTRE ECOLOGISTE

POURQUOI JE NE PUIS ÊTRE ECOLOGISTE

Grande déception cette semaine où, tous les matins, les bonnes âmes semblent avoir pris le contrôle de France Culture et nous bassinent avec des problèmes d'environnement qui, à mon avis, les dépassent complétement. Je ne parle pas des journalistes (ils font leur métier et l'écologie est effectivement un enjeu de la pensée contemporaine), mais de certains intervenants qui font fort dans le catastrophisme de la discussion de bistrot.
Ce matin donc, vendredi 10 août 2007, sur France Culture, il est question de "l'écologie politique". Et c'est justement là l'expression qui, à mes yeux, condamne l'écologie dans son entier.
Qu'il y ait des problèmes d'environnement, nul ne le contestera et de même que, à la Renaissance, chaque progrès technique pouvait être ressenti comme une menace sur l'emploi de milliers de manoeuvres (on pourrait relire à ce propos certaines pages de L'Oeuvre au Noir de Marguerite Yourcenar), à chaque fois que l'homme transforme la nature, - en travaillant tout simplement -, il provoque des changements qui peuvent en effet poser problème.
C'est sur la façon de prendre en compte ces changements que l'écologie politique se trompe gravement. En effet, ce dont se gargarise sans cesse les "Verts", les "Ecolos" et tous les tenants de je ne sais quelle marche naturelle du monde, c'est de ce fameux "développement durable" qui, à bien y songer, ne veut rien dire du tout.
Poser comme postulat que l'humanité entière devrait suivre une sorte de modèle unique baptisé "développement durable" revient en fait à poser comme nécessaire la création d'un être nouveau, d'un "homme nouveau" : l'homo ecologicus, une sorte de citoyen planétaire qui, volontairement, - ou non, d'ailleurs ! -, restreindrait sa liberté d'innover, de créer, de circuler, de se nourrir, de dévier de la norme (en fumant, en consommant de l'alcool, en mangeant gras, ...).
Eh bien, moi, de même que je ne veux pas de l'apprenant assoté des théories pédagogiques de Philippe Meirieu, de cet "homme nouveau" façon écologique, je n'en veux pas.
Pourquoi ?
Eh bien, parce qu'il est absolument contraire à l'idée que je me fais de ce que l'on appelle l'humanité, c'est-à-dire un ensemble d'individualités ni passionnées, ni rationnelles, radicalement disparates, différenciées, relevant de cultures, de modes d'être spécifiques.
En outre, je me permets de rappeler que, dans le genre "homme nouveau", le XXème siècle a largement et lourdement déjà donné. Que ce soit dans le genre fasciste (le "surhomme" et la "race pure" des théories nazies) ou dans le genre communiste ("l'homme nouveau", le "citoyen modèle", l'homo sovieticus dont on a bien vu, après la fin de l'empire soviétique qu'il n'était qu'une fiction politique et qu'il s'effaça bien vite devant l'immense variété des comportements humains).
De ce fait, l'écologie politique me paraît être le dernier des avatars d'un totalitarisme, d'un absolutisme, qui prend toujours le beau masque de l'humanisme pour, en fin de compte, nous asservir à un projet politique catastrophique.
Vous me direz : "Mais alors, que faut-il faire ?"
Sans doute ce que l'humanité fait le mieux : chercher, comprendre, innover.
C'est là le travail des chercheurs, des scientifiques, des intellectuels.
Que les politiques prennent leur place, ou  décident pour eux de ce qu'il faut faire, et, tôt ou tard, nous le regretterons, amérement.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 août 2007

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