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BLOG LITTERAIRE
23 octobre 2007

C'EST WOODY ALLEN QU'ON ASSASSINE !

C'EST WOODY ALLEN QU'ON ASSASSINE !

Entendu hier, lundi 22 octobre 2007, Daniel Pennac sur France Inter raconter l'anecdote suivante :
Un candidat au baccalauréat répond à un sujet sur la génétique et plus spécialement sur les lois de Mendel. Il y répond correctement mais croit bon d'ajouter en conclusion de sa synthèse que Mendel, malgré l'importance de ses travaux, est surtout connu du grand public pour la musique de son fils, Mendelssohn !
Daniel Pennac ajoute que le candidat s'est vu octroyer un zéro de la part d'un correcteur peu sensible à l'absurde et à son comique.
Si l'anecdote est vraie, - les professeurs souvent aiment à leur goût arranger les sauces -, si l'anecdote est vraie, ce zéro est regrettable et, réellement, c'est Woody Allen que l'on assassine !
Ceci dit, si la finesse et l'intelligence de l'absurde étaient des qualités scolaires, cela sans doute nuirait à l'épanouissement de nos élites. Il ne faudrait pas confondre Dominique de Villepin et Eugène Ionesco tout de même ! Et si nos élites nous jouent souvent d'absurdes comédies, c'est moins par humour que par nécessité, laquelle comme on sait fait loi et s'oppose ainsi à toute exception, quand bien même elle confirmerait la règle.

Intéressant aussi cette distinction que fait Pennac : à une question, dit-il, un élève peut donner trois réponses, la bonne, la fausse, et l'absurde.
La réponse absurde a ceci de particulier qu'elle est, comme on dit, une réponse donnée en dépit du bon sens, sans qu'il y ait la moindre trace d'une réflexion cohérente, parce qu'il faut bien répondre quelque chose, quoi ! D'ailleurs, certains élèves se cabrent lorque l'enseignant note leur absurde réponse comme étant fausse. "Mais j'ai répondu !" disent-ils et sans doute faut-il comprendre alors que l'élève estime le contrat respecté puisqu'il a pris la peine d'écrire quelque chose, puisqu'il a en effet "répondu" à l'attente du professeur.
Tout l'effort de l'enseignant, ajoute Pennac, est donc de faire passer l'élève de la réponse "absurde" à la réponse "fausse", et, éventuellement, à la réponse "juste", c'est-à-dire de réinscrire l'élève dans une démarche intellectuelle cohérente, dans un processus d'analyse et de synthèse, de déduction, - ou d'induction ; en bref de répondre en vertu des normes pédagogiques en vigueur. Ce qui est une autre affaire.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 23 octobre 2007

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