Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
2 avril 2008

PUR SANG

PUR SANG

« Chaque morceau de viande est une sorte d’usine, moulin et pressoirs à sang. » (Francis Ponge , Le morceau de viande, Le parti pris des choses, Poésie/Gallimard, p.64)

Cette vision de l’humanité : une boucherie hyperactive. Au moins là, on ne saurait se tromper.
Nous sommes effectivement faits de viande, chair et os. Le reste ? Eh bien, ma p’tite dame, du langage, de la littérature, des sentiments, de l’âme pour l’âme.
C’est qu’on est peu de choses, allez.
Mais quand on a dit ça, on a rien dit.
Encore que cette proposition pongienne pourrait figurer en introduction d’un cours théorique à l’usage des apprentis bouchers.

Ou en exergue d'un réquisitoire...

« La variété infinie des sentiments que fait naître le désir dans l’immobilité a donné lieu à l’infinie diversité de leurs formes. » (Francis Ponge, Faune et flore, Le parti pris des choses, p.85)

C’est pourtant vrai que nous, humains, qu'on est formidables !
A nous, toutes les techniques, les magies, les technologies, les inventions, innovations, toutes les langues, les arts, les armes, les lois, et ce n’est pas avec des substantifs qu’on l’épuise, la bête humaine.
Et déjà, dans l’immobilité, rêvant, nous inventons déjà !
Nous regardons les nuages et pensons les plans de palais inédits !
Nous regardons nos frères et imaginons les pires traîtrises !
Et je ne parle même pas de l’obscénité de la plupart de nos désirs journaliers !
D’une « infinie diversité » que nous sommes ! Et dire que tout ça va finir en pure matière, en pur ça, sans conscience, ni Dieu, ni nom !
L’homme est sa propre ironie.
C’est sans doute cela l’en-soi de la Justice.

A part ça, fabuleux cette manière de Ponge d’associer le désir porteur de mouvements et l’immobilité de nous autres, verticaux réflexifs, statiques à songes.

Oxymores à ronger, voilà tout un tas de poèmes.

Et que ces notes soyent signées Patrice Houzeau de Hondeghem, le 2 avril 2008, n'est jamais qu'une chose ridicule de plus.
Encore heureux qu'il y ait d'la musique...

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité