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BLOG LITTERAIRE
15 juillet 2008

DE LA CRISE ECONOMIQUE COMME CASUS BELLI

DE LA CRISE ECONOMIQUE COMME CASUS BELLI

Quand je pense à la guerre menée par les Américains en Irak, je me souviens de cet axiome que répétait parfois mon professeur d'histoire-géographie de 1ère (c'était d'ailleurs un temps où les professeurs étaient perçus comme des spécialistes d'une discipline et pas encore comme des professionnels de l'animation socio-culturelle) : "Quand un pays se met à produire des armes à outrance, il finit toujours par s'en servir."
On me dira que la course aux armements, et son corollaire, le fameux "équilibre de la terreur" atomique, a empêché pendant presqu'un demi-siècle que l'URSS et les USA ne s'annihilent l'un l'autre (et l'Europe avec), mais, à vrai dire, ils se sont quand même bien mis sur la gueule par pays interposés, les frangins... En outre, si l'économie de type socialiste n'avait pas été autre chose qu'une vaste blague, qui peut dire ce qui se serait passé entre ces deux superpuissances économiques, militaires et concurrentes dans la maîtrise de l'Histoire de ce monde ?
Ce qui m'inquiète, c'est que, réguliérement, on entend venir des Etats-Unis cette prédiction que la crise économique actuelle (déclenchée au mois d'août 2007 par l'éclatement de la bulle spéculative immobilière américaine) qui, par le jeu de montages financiers de plus en plus sophistiqués et hasardeux, gagne (si j'ose dire) actuellement (juillet 2008) un nombre non négligeable - et à ce jour non encore défini ! - de banques européennes, pourrait tourner à la bérésina façon crise de 29.
On sait ce qui s'ensuivit de la crise de 29 : un effondrement de l'économie allemande, une paupérisation des populations fragilisées par des phénomènes d'hyperinflation, un recours à l'extrémisme de droite et, pour se sortir de l'impasse, un investissement massif dans les industries d'armement : "Quand un pays se met à produire des armes...", vous connaissez la suite.
Je ne sais pas si nous sortirons bientôt de cette crise, mais avec un prix du pétrole qui bat un nouveau record à la hausse chaque semaine, une crise des matières premières alimentaires qui déstabilise une partie des Etats du Sud et qui crée un sentiment de mécontentement général dans toute l'Europe, une mondialisation qui poursuit sa route à grande vitesse, déplaçant les entreprises d'un pays à l'autre, licenciant massivement des salariés européens jugés trop coûteux pour recruter ailleurs une main d'oeuvre abondante, certes peu formée, mais peu coûteuse (et surtout non syndiquée), les mensonges habituels de nos politiques (je me souviens de ces jours de la fin d'été 2007 où notre Ministre de l'Economie, Christine Lagarde, assurait tout le monde que les banques françaises n'avaient pas, - ou alors si peu que ce n'était même pas la peine d'en parler - participé à la vaste escroquerie des subprimes américaines et je me souviens que j'ai pensé alors : "Mais oui, bien sûr, les banques de la cinquième puissance économique mondiale n'investissent pas dans les produits financiers américains, c'est parfaitement crédible, ça, rapport à  ce que, sans doute, ils préfèrent placer nos sous dans le guidon de vélo, le chuchen breton et la Bêtise de Cambrai"), avec tout ça qui ne va pas, il me semble raisonnable de s'attendre au pire qui, en l'occurrence, se traduirait par une récession mondiale d'une ampleur telle que les opinions publiques en viendraient à souhaiter des solutions extrêmes (par exemple, la partition de la Belgique en deux Etats indépendants est un risque réel de déstabilisation au centre même de l'Europe, risque d'autant plus grand qu'au fur et à mesure des prises de position des uns et des autres, il semble, qu'arguant des meilleures raisons du monde, chacun en vient à  se réfugier dans sa langue, à ne plus voir l'autre que par le filtre des préjugés et d'une histoire érigée en alibi) et que, suivant l'exemple des Etats-Unis (qui ressemblent de plus en plus à une démocratie confisquée par les géants du militaro-industriel), nos dirigeants, pour remplir les caisses, ou faire baisser le nombre de sans-emploi (d'autant plus que les fonctions publiques tendent à se réduire comme peau de chagrin), n'en reviennent à cette solution de la production massive d'engins à trucider.
Après, il suffira que quelqu'un allume la mèche et c'est alors que l'on regrettera d'avoir supprimé des régiments pour les remplacer par des supermarchés.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 15 juillet 2008   

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