LE PRESENT, LE SOUFFLE DU DRAGON

LE PRESENT, LE SOUFFLE DU DRAGON.

1.
"Nous n'avons le choix qu'entre des vérités irrespitables et des supercheries salutaires."
(Cioran, Ecartélement, Gallimard, 1979, p.19)
Le passé, une suite de souffles perdus. C'est qu'il fut plein de vérités irrespirables que le présent transforme patiemment en supercheries salutaires.

2.
L'Histoire est souvent une supercherie salutaire. En dehors de l'étude analytique des documents (qui a priori est objective), les historiens tirent parfois de leurs investigations des généralités salutaires (car enseignables dans un amphithéâtre et fort utiles à nourrir le débat démocratique) mais nécessairement fallacieuses, comme tout ce qui prétend définir l'universel.

3.
"... et il faut être rebelle à l'Inévitable pour ne pas s'en apercevoir."
(Ecartélement, p.40)
Je tiens beaucoup à l'esprit critique en ce qu'il est une manière de fronder l'Inévitable. Je n'ai pas toujours raison, mais au moins j'aurais tiré la langue au prétentieux.

4.
Pourrais-je que le voudrais-je ? Le voudrais-je que le pourrais-je ? C'est en me faisant ainsi neiger des conditionnels que je me console de mes apories.

5.
Au fond, trouver son chemin dans le Labyrinthe est assez facile. Il n'y a qu'un seul chemin possible, celui que l'on prend; toutes les autres voies, dans l'instant même où on les abandonne, se transforment en impasses.
Cela me fait penser que j'ai lu sur un site consacré à Clément Rosset la phrase suivante : "Que nul n'entre ici s'il n'entre ici". Amusant.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 4 avril 2012