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BLOG LITTERAIRE
21 mai 2012

A LA VOLEE

A LA VOLEE

1.
"De ses quatre pieds purs faisant feu sur le sol"
(Pierre Louÿs, Astarté)
Qui c'est qu'a mis l'feu à la table du salon ?

2.
"Vers la forêt néfaste vibre un cri de mort"
(Henri de Régnier, Episodes : Paroles dans la nuit)
Ah ça, c'est qu'ça s'entrebouffe dans les forêts...

3.
"Il faut laisser maisons et vergers et jardins"
(Ronsard, Derniers vers)
C'est qu'à force de boursicoter, on finit par tout paumer.

4.
"Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie"
(Nerval, El Desdichado)
Bin tiens ! c'est qu'la boutanche, il l'a finie...

5.
"Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron"
(Nerval, El Desdichado)
C'est bien ce que je disais : il est rond !

6.
"Dans le logis hanté du spleen et des migraines"
(Emile Goudeau, Le Clown de l'ironie)
Cela, voyez, ça s'appelle la gueule de bois.

7.
"Songez-vous qu'il est là sous le givre et la neige"
(Victor Hugo, Pour les pauvres)
C'est-y pas qu'on a cor laissé papy dehors ?

8.
"Le tabac dans sa pipe et le vin dans son verre"
(Joséphin Soulary, Une grande douleur)
Le temps qu'il passe avec son tabac à se rouler dans la farine des songes ; sa caboche grouille de circonstances magnifiques... Quelle pipe pleine d'opéras fabuleux et de vieux vers dépareillés de poèmes oubliés ! Le regard fier et les poches trouées, du vin pour se faire un palais, dans ce qu'il dit on sent le prince mité ; il fait son Bonaparte et fuit devant son ombre : un verre l'attend, deux même ! Ce sont là ses grognards.

9.
"L'illusion des sidérales chevauchées"
(Pierre Louÿs, Astarté)
L'illusion traîne partout sa longue robe merveilleuse. Des libellules avancent comme des épées. De sidérales chevelures déambulent et des chevauchées de stridents bouffons jouent de la guitare. C'est-y pas planant ça comme poétaille ? C'est-y pas psychéchose ?

10.
"Chaque soir, espérant des lendemains épiques"
(José Maria de Heredia, Les Conquérants)
Chaque jour, je monte un dada imaginaire. Le soir, j'en descends fripé froissé r'froidi. Espérant des avancées extraordinaires, que des rateaux je me suis pris ! Et les lendemains à allelouia, c'est pas demain la veille ; les épiques, c'est qu'du roman : faut changer la litière des chats.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 21 mai 2012

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