MIETTES DU DIMANCHE MATIN

MIETTES DU DIMANCHE MATIN

1.
Savoir, c'est se mettre martel en tête, et enclume et pièce à faire. Ce qui donne parfois mal au crâne.

2.
Pas de jalousie sans corps.

3.
Le ressentiment amasse du réel en petits tas de cailloux plus ou moins tranchants.

4.
L'océan, le crachat d'un Dieu sur une motte de terre.

5.
Sans doute peut-on apprécier la qualité d'une civilisation à son art de hisser le corps, cette machine dégoûtante, suante, odorante, et si fragile, et si éphémère, au statut de sainteté ou d'oeuvre d'art.

6.
La fenêtre, un oeil sans regard.
Le fantôme, un regard sans oeil.
Fantôme et fenêtre se complètent.

7.
L'humain est un être mimétique. C'est ainsi qu'il se supporte.

8.
La fonction publique tend à faire du fonctionnaire un parfois très efficace outil au service du public , sinon ce n'est parfois qu'au service de la continuité du service qu'il est employé. Il peut, dans ce dernier cas, devenir alors tout à fait grotesque, voire odieux, si jamais, par besoin de se rassurer sans doute, il en vient à se persuader de son utilité.

9.
L'humain est un besogneux : il ne peut vivre sans se créer des besoins.

10.
Communication, amitié, empathie, autant de ruses efficaces, autant de prétextes si aisément invoqués par ceux qui veulent se servir de vous pour valoriser ce qu'ils croient si important, leur - pourtant si dispensable - présence.

11.
Les chansons, les sketchs, les paroles que l'on entend partout, par leur abondance, constituent une diachronie de l'infini des variations du langage. L'humain tâtonne. Parfois il ânonne, parfois il fait mouche.

12.
Le salaud est celui qui tente de se rendre indispensable à quelqu'un qui pourrait très bien se passer de lui.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 29 juillet 2012