SUR UN BILLET RECENT QUE JE N'AI PAS VOULU PUBLIER

SUR UN BILLET RECENT QUE JE N'AI PAS VOULU PUBLIER

Récemment, j'avais écrit sur le spectacle de Louis Gallois, rapporteur exceptionnel auprès du gouvernement sur les mesures qu'il conviendrait de prendre afin d'éviter que la situation économique de la France ne continuât à s'envenimer, et promoteur de l'expression "choc de compétitivité", Louis Gallois donc, qui eut l'heur de m'amuser quand, sur je ne sais quelle antenne (France 2 je crois), il fit appel au "patriotisme" de l'industrie française. "Vieux crabe", m'exclamai-je alors - "vieux crabe", ce n'était vraiment pas poli de ma part ; après tout, je n'en sais rien, et, songeant que, justement, je ne savais que peu de choses sur Louis Gallois, il conviendrait de ne pas publier de telles lignes, d'autant que l'homme est respectable, ne serait-ce que par son âge, et parce qu'il semble avoir la confiance d'un gouvernement socialiste - "crois-tu vraiment en ce que tu dis?" demandai-je comme s'il était devant moi, alors qu'il était à la télévision, répondant finement  et dans un grand sourire de haut fonctionnaire intelligent et perspicace. "Les capitaux n'ont pas de frontière" dis-je encore, et j'ajoutai même car je suis impertinent : "tu es bien placé pour le savoir", ce qui est idiot de ma part. Car je ne sais absolument pas si Louis Gallois fût jamais, au cours de sa longue carrière, bien placé pour savoir où passaient ces flux énormes d'argent qui quittaient les poches des contribuables pour se perdre dans les méandres des finances publiques, semi-publiques, voire privées. Ceci dit, tout ne semble pas mauvais dans ce qu'on dit de ce rapport. Sans doute faut-il alléger les charges des entreprises (puisque ce sont elles qui embauchent et créent des richesses). Quant au développement de l'apprentissage, il va de soi : quel gouvernement serait assez sot pour confier la formation des forces vives de demain à une seule institution, laquelle, se sentant alors en position de force, en profiterait pour dilapider un argent fou à des projets aussi chimériques que prétentieux ?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 9 novembre 2012