DADAS MEUH-MEUH OU BANDE D'ÂNES ?

DADAS, MEUH-MEUH OU BANDE D'ÂNES ?

Dans le scandale en cours des lasagnes à la viande de cheval, il se dit à la radio, ce dimanche 17 février 2013, que l'entreprise Spanghero, l'entreprise aux salariés qui ne savent pas lire les étiquettes, pourrait récupérer une partie de son agrément sanitaire. Une partie, vraiment ? La fiabilité des produits sortis de cette étrange boîte serait donc variable, et peut-être pourrait-on alors - et pourquoi pas ? -  spéculer sur le contenu réel des produits étiquetés Spanghero ? Un nouveau jeu à gratter peut-être ? "Dada ou Meumeuh ?" Si vous tombez sur trois têtes de cheval, vous gagnez la somme inscrite sous le boeuf qui se marre. C'est une idée, non ?

En ce même dimanche, sur LCI, une journaliste belge remarque qu'il n'y a pas mort d'homme, et que certains Africains n'hésitent pas à dire que nous sommes tout de même gonflés de nous plaindre alors qu'au moins nous avons de la viande à nous mettre sous la dent. Certes, mais s'il y a eu tromperie sur la nature de la marchandise, il se pourrait aussi qu'il y ait aussi tromperie sur la qualité de la marchandise. D'où venaient ces chevaux ? Quelle avariée rosse nous a-t-on servie ? Et puis, le cheval est aussi un interdit alimentaire pour bien des Anglais, et pas mal de Français (moi, par exemple, je n'en mange pas de cheval, et je ne pourrais m'asseoir à la même table qu'un bouffeur de canasson, du reste, j'ai de plus en plus tendance à ne plus m'asseoir à la même table que n'importe qui, tant vous me bouffez du temps, bande de conviviviaux convives). De là à ce que d'ici quelques années, il y ait des gens qui tombent malades à en crever spongiformes d'une maladie venue d'on ne sait où...

Pour en revenir à l'entreprise Spanghero, pour se défendre, la direction a fait publiquement savoir qu'elle ignorait que le code machin bidule correspondait à du dada, et qu'elle croyait, l'ingénue, que le code correspondait à  du bel, bon et brave boeuf. C'est tout de même intéressant. Trafiquants de tout poil, sachez-le, les cadres et autres contrôleurs qualité (il doit bien y en avoir tout de même, ne serait-ce que sur le papier), les cadres donc de chez Spanghero ne savent pas lire (ils ont dû obtenir leur bac pro en contrôle continu) : vous pouvez faire passer des kalach' en pièces détachées, d'embarrassants macchabées, de la poudre à pif, du dissident dessoudé, i verront rien, et s'ils sont pris, ils jureront mordicus qu'ils pensaient que c'était de la viande de grouik-grouik pour chair à saucisse et que ça doit être les autres qui sont coupables, qu'on comprend même pas ce qu'ils disent, ces estrangers...

Moralité : vaut mieux pas se ruiner le portefeuille et la santé en achetant des plats cuisinés dans les grandes surfaces. Apparemment, on sait pas ce qu'il y a dedans. Pour les mêmes raisons, on se méfiera de bien des restaurants qui vous facturent très chez de la supercherie surgelée : ça s'appelle de la "cuisine-minute" et c'est très courant.

C'est dans ce contexte que l'on apprend que l'Europe s'apprête à autoriser de nouveau l'emploi des farines animales dans la boufftance à poisson d'élevage. Mais si, souvenez-vous, ce sont ces mêmes farines animales qui, concoctées par des Anglais du genre j'suis qu'un pauv' paysan, j'savions point lire, ni écrire, et j'y comprenais rin à ce que me disoit l'expert de chez Bastard & Co Company, sont à l'origine du massacre de milliers de bêtes à corne et de la mort d'un tas d'Européens qui n'ont eu que le tort de manger un peu trop souvent de hamburgers de chez Fast-Food-Live-And-Let-Die Company. Eh oui, c'est la crise, et on n'a plus les moyens de donner de la nourriture correcte à nos élevages, du coup, on bricole...

Qui n'a rien à voir. J'apprends par LCI qu'il paraît que Manuel Valls a des "ambitions" Mwouais, z'ont qu'à le mettre Peillon à la place de Peillon, ça va vite le calmer.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 17 février 2013