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BLOG LITTERAIRE
12 février 2014

CES MORTS QUI NOUS SOURIENT

CES MORTS QUI NOUS SOURIENT

1.
Tiré de Laforgue: "Lui, toujours"; "éploya vastement ses grandes ailes noires"; "Et le sanglot des âges".

2.
"Lui, toujours" se dit Mozart en voyant passer dans son ombre le mystérieux messager du commanditaire du "Requiem".

3.
"Lui, toujours" se dit Lancelot en voyant passer dans les branches le mystérieux quidam, que nul autre que lui, semble-t-il, ne voit, et qui fait silence autour de lui.

4.
"éploya vastement ses grandes ailes noires": Ah aller "vastement" en "éployant" de grands mouvements noirs autour de soi, ténébreux.

5.
"Et le sanglot des âges": Je me demande si le Temps pleure quelquefois des larmes sans autre cause d'être.

6.
Pourquoi le Temps pleurerait-il ? - Parce qu'il n'existe pas ? Parce qu'il n'existe pas et que nous passons quand même.

7.
Tiré de Laforgue: "Leur âge nous confond !"; "L'horloge éternelle"; "Ils s'éteignent dès qu'ils ont lui"; "hier, demain".

8.
"Leur âge nous confond !": Et nous voilà brouillés des horloges.

9.
"L'horloge éternelle", qui puise éternellement au paquet de chairs.

10.
Décidément, nul ne pourra dire: "Houzeau était mon ami". Je dis ça pour prévenir; je montre les dents à tout hasard.

11.
"Ils s'éteignent dès qu'ils ont lui": Et j'en connais beaucoup qui ne sont même pas lueurs, mais petits bouts de reflets ridicules.

12.
"Hier, demain": Et moi, là-dedans ?

13.
Ce que nous cherchons dans le peut-être des chansons, la trace d'un "éternellement aujourd'hui" [Laforgue] dont nous savons bien pourtant.

14.
Sur la pochette du disque "Les Marquises", Brel déjà... A croire que nous multiplions les images pour avoir en permanence sous nos yeux ces morts qui nous sourient.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 12 février 2014.

 

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