D'AILLEURS CELUI-LÀ AVAIT UNE AUTRE VOIX
D'AILLEURS CELUI-LÀ AVAIT UNE AUTRE VOIX
1.
« Il remonte… il remonte… voilà son pas encore sur le toit… Il s'approche de la lucarne… Va-t-il regarder ?… »
(Maurice Leblanc, « Le Triangle d'or »)
2.
Des fois Zut s'imagine, c'est dire à quel point elle n'est pas si sûre que ça d'exister.
3.
Parfois je me demande si les personnages de roman ont conscience de leur être. Et si les univers parallèles peuplaient nos bibliothèques ?
4.
Des fois je m'imagine que
remontent des êtres & que
remontent ces êtres ? Les
heures les montres ou les
fleuves impassibles & les
miroirs les fenêtres & la
nuit vu qu'ils sortent la
nuit de nos paupières ils
sortent en petites ombres
très exactes ces fantomas
les voici qui sortent qui
passent partout & montent
sur le toit soudain leurs
pas on les entend & leurs
chuchotis & on se demande
ce qu'elles cherchent ces
mascarades ce qu'elle ont
dans la tête qu'le réveil
s'met à seriner et qu'les
ombres se dissipent enfin
pas tout à fait.
5.
Des fois qu'un concert ce
serait se plonger dans le
noir s'effacer pour mieux
célébrer cet être étrange
qui circule dans les sons
6.
« Ton passeport est en règle. Paris-Enfer. Billet simple. Train rapide Sleeping-Cercueil. En voiture ! »
(Maurice Leblanc, « Le triangle d'or » [Lupin])
« Mais on prend tous le train qu'on peut »
(Jacques Brel, « Le Moribond »)
7.
Mais on prend tous le train
qu'on peut chantait Jacques
Brel dans Le Moribond assez
comique c'te idée d'la mort
voyage d'la mort partance &
pour aller où nulle part et
c'est juste de la métaphore
de l'image d'la jactance de
roman qu'on passe son temps
à la cinocher l'existence à
s'en faire du roman de gare
du Rouletabille du grinçant
Lupin quand à l'aut'affreux
il balance qu'il va prendre
le train « Paris-Enfer Billet
simple Sleeping-Cercueil En
voiture » qu'il lui annonce
au vilain-là que son compte
est bon cuites ses carottes
et les carottes cuites cela
ne présage rien de bon pour
les haricots comme disait à
peu près Pierre Dac.
8.
« D'ailleurs celui-là avait une autre voix »
(Maurice Leblanc, « Le triangle d'or » [Patrice])
9.
Il arrive qu'ils aient une
autre voix qu'à mon avis i
n'sont plus eux et que des
dieux d'autres dieux voyez
ont pris leur gorge & pris
leur cœur leurs yeux leurs
bras jambes pieds mains et
cette tête que vous avez &
l'air étrange dont vous me
regardez.
10.
« - Eh ! Mon Dieu ! du côté où toute la bataille s'est livrée… Du côté de l'or. »
(Maurice Leblanc, « Le triangle d'or » [don Luis])
11.
Toc estoc taille c'est qu'ça
s'livre les grandes fritures
les fortes mêlées d'gens les
batailles c'est qu'ça s'fait
du côté de l'or et que c'est
la grande raison de bien des
horreurs sang feu cris têtes
coupées étripes égorges faut
quand même s'l'avouer frères
le véritable Dieu des hommes
leur Dieu unique c'est l'or.
12.
« Quand on commence à me courir sur le haricot » qu'elle dit Zut « je ne donne pas cher de la peau d'âne et de sa carotte. »
13.
« Unis vers l'uni » qu'il disait l'autre… ouais, c'est ça… Unis vers le n'importe nawak plutôt j'dis moi.
14.
Des fois on croit qu'on boit et puis quand même qu'on est saoul.
15.
Croire que Dieu préexiste à l'humain, c'est un peu quand même mettre la charrue avant les bœufs, non ?
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 10 janvier 2016.