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BLOG LITTERAIRE
17 octobre 2007

LENTEUR, ILLUSOIRE LENTEUR

LENTEUR, ILLUSOIRE LENTEUR

Nous aimions la lenteur des feuilles (1) (2)
qui ne poussent que quand les hommes
ont le dos tourné (3) et s’affairent
à leurs vraies tâches dérisoires (4).
(Jean-Pierre Thuillat in Ecrit(s) du Nord n°8, livraison d’octobre 2002, p.96)

(1) « Aimer la lenteur », éprouver la nostalgie d’une vie sans précipitation,   avoir cette envie d’un temps sans mesures ; ici, c’est celle « des feuilles », de ce qui s’enracine où nous passons nos jours.
La poésie nous le fait souvent, cet éloge de la lenteur, de cette heure qui ne joue plus le jeu des horloges et reste semper eadem, toujours la même, illusion.

(2) Nous passons sous l’indifférence des platanes
Aimions-nous vraiment ces longues après-midis
La lenteur des aiguilles sur le cadran la
Lenteur sombre de l’hiver et la pluie du nord
Des jours entiers sur la ville morose où les
Feuilles passaient le long des fenêtres du lycée

(3) Que se passe-t-il exactement quand nous avons le dos tourné ? Les farfadets nous tirent-ils la langue, se moquant de nos certitudes, de nos postures, de nos têtes condamnées ? Les nymphes, les fées, les dames des lacs se rient-elles de nous, avec de grands éclats de rire que couvrent le vent et la pluie qui nous dégringolent dessus ?



(4)
De toutes façons, nous avons autre chose à faire qu’à nous occuper de nos ombres. Farfadets et autres fées, c’est bon pour les contes et légendes. A nous les politiques ! Les affaires ! Les dirigeants patronaux qui cachent des millions, les énarques magouilleurs, les polytechniciens puérils, les têtes à claques ministérielles, les pas tous pourris mais pas très honnêtes quand même qui nous font la morale à la télévision ! A nous les Saint Jean Bouche d’Or, les Bonnes Âmes et leurs charités bien ordonnées, à nous les traîtres, les perfides, les clearstreamers, les caviardeurs, les syndiqués complaisants, les pousse-toi que je m’y mette, à nous les grands amis, les chers amis, les chiens de papier ! Ce sont nos légendes ! Nos figures mythiques ! Nos cocus magnifiques !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 17 octobre 2007

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Commentaires
S
c'est parce que nous allumons nos phares que le soleil décide d'aller se coucher
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