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BLOG LITTERAIRE
14 novembre 2007

DE LA LOI DU PLUS FORT ECONOMIQUE

DE LA LOI DU PLUS FORT ECONOMIQUE

Les grands délocalisants sont de grands irresponsables.
En effet, je me demande ce que ces puissants parmi les puissants comptent faire pour échapper aux entreprises des mafias qui prospèrent dans ces pays émergents où la corruption est si fréquente, et où, décidément, il apparaît de plus en plus clairement que la loi du plus fort économiquement finit toujours par profiter aux bandits.
A cet égard, les récents scandales qui éclaboussent l'industrie du jouet  soulèvent beaucoup plus de questions que certains le voudraient.
Et s'ils échappent aux réglements de comptes qui, nécessairement, se feront (n'oublions pas que pour la mafia russe ou les "triades" chinoises, nos grands patrons ne sont que des "putains d'étrangers"), comptent-ils réellement échapper aux oppositions plus ou moins virulentes qui, dans nos pays de droit, finiront par avoir leur peau.
Croient-ils vraiment, nos grands capitaines de l'industrie et du commerce, que, dans ces "paradis du néo-capitalisme", des pouvoirs politiques forts garantiront longtemps leur tranquillité sans prendre, eux aussi, un jour ou l'autre, leur part du gâteau (1) ?
En outre, il faudrait peut-être qu'au lieu d'aller faire le beau dans les médias, ils (re)lisent Le Contrat social de Rousseau ; ils y apprendraient que nul pouvoir ne peut longtemps se maintenir par la force puisqu'il finit toujours par tomber sous les coups d'un plus fort que lui : l'industrie délocalisée du jouet risque, en effet, de payer fort cher l'irresponsabilité de ses dirigeants.
En se rendant illégitimes par la supression de centaines de milliers d'emplois en Europe et aux Etats-Unis, nos grandes entreprises finiront par s'écrouler comme des maisons sans fondation, des arbres déracinés.

La naïveté de certains de nos dirigeants est d'ailleurs assez insondable. J'en veux pour preuve la récente émission "Complément d'enquête" (France 2) où l'on a vu Noël Forgeard, ex-dirigeant d'EADS, expliquer combien il était meurtri par les attaques qu'il était obligé de subir (ah le pauvre homme !) depuis qu'il a démissionné en empochant la bagatelle de quelques millions d'euros. Il a même montré à l'antenne son avis d'imposition (ah le brave homme !) et déclaré que lui, issu d'un milieu modeste (aïe ! encore un fils de pauvres !), était fier de les payer, ces 3 millions d'impôts (si, si, vous avez bien lu !) qui, n'en doutons pas, serviront à pourvoir aux nécessités des salariés licenciés du secteur de l'aéronautique et de l'armement réunis.
Mais ce n'est pas ça que l'on vous reproche, mon petit Monsieur, et on le sait bien que la loi est aussi faite pour les puissants ; ce que l'on vous reproche, c'est d'être parti en empochant le maximum d'argent sans même l'esquisse d'un geste envers les milliers d'emplois que le groupe AIRBUS-EADS risque de perdre suite aux retards accumulés et aux erreurs de stratégie commises par vous comme par d'autres d'ailleurs.

(1) D'ailleurs, il faudrait peut-être se poser la question de savoir si certains de ces pouvoirs forts ne pactisent pas déjà eux-mêmes avec la mafia. La corruption des politiques et des administrations est-elle autre chose qu'une conduite mafieuse ?

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 14 novembre 2007

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