QUE NUL N'ENTRE ICI
QUE NUL N'ENTRE ICI
Entendu hier, dimanche 25 novembre 2007, sur France 2 (Journal Télévisé) que dans certains des Lycées de notre si libérale France des arts et des lois, quelques élèves, intégristes chrétiens ou fondamentalistes musulmans, manifestaient leur mécontentement en claquant la porte des cours où étaient abordés le darwinisme et la question de l'évolution des espèces.
Evidemment, claquer la porte est une manière de clore le débat.
Du reste, rares sont les intégristes et autres fanatisés du créationnisme, pour lesquels Dieu a tout fait d'un coup : la Femme, l'Homme, la Pomme, le PMU, les émeutes en banlieue et Philippe Meirieu, rares sont-ils, parmi ces zélès serviteurs de la foi, ceux qui acceptent de débattre.
D'ailleurs, en ce qui concerne l'histoire de la science, au niveau du Lycée, franchement, y a-t-il lieu de débattre ?
J'ai entendu dans le même Journal Télévisé une très bonne âme, un pressenti du ministère pour prêcher la bonne parole, affirmer que l'on pouvait s'en tirer en faisant remarquer en introduction au cours que, - je cite de mémoire - : "Si pour Darwin, l'Homme vient de la Nature, le même Darwin ne se prononce pas sur l'origine de cette Nature."
Jésuitisme ! fallaciosité abominable ! Salsifiesque proposition que celle qui donne à penser qu'un simple artifice oratoire suffirait à enrayer la promotion de la pure opinion comme vérité en-soi.
On ne négocie pas avec le Diable, surtout s'il porte la petite moustache ou la barbe.
On ne négocie pas avec le Diable ! S'il veut sortir de la boîte, qu'il sorte et n'y revienne que montrant patte blanche !
Du coup, je pense que, dès qu'ils ont claqué la porte, ces jeunes gens si sûrs de leur bon droit, eh bien, cette porte claquée doit leur rester fermée tant qu'ils ne se sont pas excusés de leur conduite et accepté de mettre leurs croyances et autres superstitions entre parenthèses (tout au moins le temps du cours).
Vous savez quoi ? je pense qu'il faudrait inscrire au fronton de nos Lycées cette formidable maxime qui fit les beaux jours de nos cours du temps où les Lycées n'étaient pas encore devenus des garderies de luxe :"QUE NUL N'ENTRE ICI S'IL N'EST GEOMETRE".
Personne n'y perdra, je vous l'assure, sauf les incurables.
Patrice Houzeau
Hondeghem, le 27 novembre 2007