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BLOG LITTERAIRE
30 novembre 2007

MAIN LEVEE

MAIN LEVEE

La main levée fragile dans l’air constituait l’idée même du mouvement suspendu auquel il associait lorsque, dans le flux des images qui à chaque instant venait à sa mémoire à la manière de la lumière traversant l’ombre ou du sable coulant dans le sablier, non comme un souvenir authentique mais comme l’apparence d’un souvenir authentique (au moment où il écrivait ces lignes il était tenté d’utiliser le terme illusion ou encore apparaître ou en y réfléchissant le terme mirage) auquel il associait l’impératif viens comme si cette main levée fragile dans l’air n’était pas autre chose qu’un appel un signe de ralliement le symbole d’une amitié d’il y a longtemps, d’une invite personnelle à laquelle il n’arrivait pas à donner de visage bien défini quoique dans cette collection de vignettes fantômes qui lui fréquentait la cafetière (terme populaire qu’il affectionnait pour évoquer sa tête cette boîte à conscience où les vignettes les figures les silhouettes et les acteurs semblaient se répondre sans cesse en un rébus infini et indéchiffrable) une chevelure blonde, d’un blond de soleil ou de céréales lui semblait alors l’expression la plus adéquate pour signifier ce soyeux des lignes cette souplesse de la matière faite d’innombrables parallèles ondoyant alternant jaune beige et marron clair masquant presque entièrement le visage vu de profil - ce balai de lignes descendant d’ailleurs en diagonale et de droite à gauche - et comme si cela avait une importance particulière et se devait d’être souligné comme on souligne l’acuité d’un regard ou la perspicacité d’un point de vue, masquant singulièrement les yeux.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 30 novembre 2007

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