Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOG LITTERAIRE
6 septembre 2015

ENSEMBLE QU'ON CROIT

ENSEMBLE QU'ON CROIT

1.
« Or, si le rythme retombe, qui tient tout ensemble, tout retombe, et finit en « pièces détachées ».
(Lucien Dällenbach, « Claude Simon »)

2.
Rythme : batterie, fontaine, velours des frappes dans le « Come Together » des Beatles.
Retombe : tant qu'on se relève et puis il arriva que.

3.
Tiens : bon la rampe sous la lampe sur tes jambes et chante Jambalaya que c'est une chanson, et aussi un plat de la Louisiane lointaine.

4.
Tout : ou rien qu'on dit, et puis on s'arrange parce qu'avec le temps, hein ?
- Ensemble : qu'on croit.

5.
En décrivant minutieusement le passé, cherche-t-on à le révéler, à l'exorciser ? Le présent n'est-il qu'un pauvre étant possédé par le temps ?

6.
Tout retombe, le spéculatif des fois, c'est qu'du soufflé, qu'ça vous retombe et vous zêtes un rien déconfit.

7.
Finir : s'applique à tout, même que généralement nous finissons avant d'avoir fini tout ce que nous avions prévu de faire.

8.
Finir : verbe d'essentialité cause que tout est suite de fins qu'à la fin des fins nous-mêmes qu'on finit.

9.
Pièces détachées, le réel, puzzle que nous manipulons comme si nous cherchions le temps au fond d'un puits.

10.
Tenter de renouer avec son passé, autant aller à la pêche aux reflets.

11.
La nuit dernière sur France Culture, rediffusion d'épisodes diffusés en août 1983 du « Mystère de la Chambre jaune » avec Philippe Nicaud dans le rôle de Rouletabille. Drôle d'impression à l'écoute du générique retrouvé avec son violon jazz et sa voix féminine qui prononce la phrase fameuse : « Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. » Tout ça, c'était au fond d'ma caboche – je n'y pensais jamais – et puis par les oreilles ça m'est revenu, avec un drôle d'étrange petit goût, un je-ne-sais-quoi de passé révolu, d'illusion de temps plus heureux.

12.
« Non cogitant ergo sunt, dit l'exergue de Gulliver emprunté à Lichtenberg. »
(Lucien Dällenbach, « Claude Simon »)

13.
L'humanité, l'exergue d'un machin qu'on voit pas vraiment venir, un truc  du genre l'humachinité, l'hyperlongévité en équations, pouah !

14.
Le truc de l'hyperlongévité, on peut pas supporter ça tout seul. Mais, ma pomme, je me vois pas non plus vous supporter des milliers d'années.

15.
Donnez l'hyperlongévité aux humains, vous verrez qu'ils vont plus du tout se supporter et se mettre à s'abréger mutuellement l'existence.

16.
« Non cogitant ergo sunt » [Lichtenberg], même que maintenant, on leur file des diplômes.

17.
L'humain est voué à être de moins de moins naturel, rapport à ce qu'à l'état de nature, il se massacre le mutuel. Du coup, il se dénature.
18.
« Si tu ne sais pas où tu vas, souviens-toi d'où tu viens. »
(proverbe cité par Lucien Dällenbach dans son ouvrage sur Claude Simon et dont il dit qu'il vient, ce proverbe, du Bénin).

Ça peut s'blueser :

SI TU NE SAIS PAS OU TU VAS

Sur la route ce matin
Si tu ne sais pas où tu vas
Sur la route ce matin
Si tu ne sais pas où te mènent tes pas
Souviens-toi, oh souviens-toi
D'où tu viens

Dans la ville ce matin
Si tu te demandes où tu es tombé
Dans la ville ce matin
Si tu te demandes si ça va s'arranger
Souviens-toi, oh souviens-toi
D'où tu viens

Puis en revenant chez toi au soir tombant
Si tu te demandes où tu es
Puis en revenant chez toi au soir tombant
Si tu te demandes qui tu es
Souviens-toi, oh souviens-toi
Combien en-as tu sifflé donc pis tant qu'ça, tu crois ?

Si tu ne sais pas où tu vas
Souviens-toi, oh souviens-toi
Souviens-toi, oh souviens-toi
d'où tu viens
Si tu ne sais pas où tu vas
Souviens-toi, oh souviens-toi
Souviens-toi, oh souviens-toi
d'où tu viens.

19.
Au train où ça va, la pop music de l'avenir, ce sera plus que de l'ersatz, du produit d'ingénierie sonore, plus rien de populaire donc.

20.
A mon avis, question popularité mondiale, pour ce bon vieux blues, les carottes sont cuites ; le diable a plus qu'à mettre sa gratte au clou.

21.
Mais non m'clama la Zut à six cordes pis commença à m'susurrer dans la caboche de sa voix de gitane sans filtre « I woke up this morning ».

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 6 septembre 2015.

Publicité
Publicité
Commentaires
BLOG LITTERAIRE
Publicité
Archives
Albums Photos
Publicité