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BLOG LITTERAIRE
23 mai 2012

AS KINGFISHER

AS KINGFISHER

En feuilletant une anthologie bilingue de poèmes de Gerard Manley Hopkins (Editions du Seuil, poche "points" n° p1791)

1.
"Lord of living and dead"
(Gerard Manley Hopkins, The Wreck of the Deutschland, I):
Cette périphrase pour désigner Dieu a le mérite de rappeler que nous vivons avec les morts. On pourrait même dire que vivre, c'est apprendre à vivre avec ses morts, toutes ses morts.

2.
Nous sommes souvent emportés par nos paroles plus loin qu'on le voudrait. Pourtant, que l'on se taise, et dans le secret de nos pensées, nous nous disons des j'aurais dû lui dire à n'en plus finir.

3.
"Beyond saying sweet, past telling of tongue"
(Hopkins, The Wreck of the Deutschland, IX)
Les paroles sont pleines de passé ; ce sont elles qui suscitent les fantômes ; ce sont elles qui reconstruisent plus beaux les palais, plus nobles les aimés, moins lourde la fatigue, moins pesants les soucis de telle sorte qu'il nous semble parfois que le présent est infiniment moins beau qu'un passé pourtant pas si facile.

4.
"The jading and jar of the cart"
(Hopkins, The Wreck Of The Deutschland, XXVII)
"C'est le harassement, c'est le cahotement du char"
(trad : Pierre Leyris)
Mon imagination, celle qui anime tout d'une flopée de symboles, je vous dis que ça, aime à y chercher dans ce bout de poésie du rythme, son rythme même on pourrait presque dire. Les commentateurs, les houzeauïstes du futur, noteront que c'est dans le harassement et le cahotement que se trouverait ce rythme de l'imagination bizarre de votre serviteur. Je viens juste de m'en apercevoir : évidemment, comme d'habitude, je cherchais Bucéphale dans le Deutschland, et je rêvais charge de cavalerie, et ne trouvais que vieille rosse.
Variante : Je rêvais étalon et ne trouvais que vieille rosse.
Ecartée à cause des connotations érotiques du mot "étalon".

5.
"As kingfishers catch fire, dragonflies draw flame"
(Hopkins, As kingfishers catch fire)
"Le martin-pêcheur flambe et la libellule arde"
(trad : Pierre Leyris)
Des flammes qui volent ; des jets de feu dans l'air d'été. Et puis, les kingfishers et les dragonflies, pour un français, quelle musique à rêves ! Des sons rapides ; des jets de filaments sonores. Lire de la poésie, pour ma pomme, c'est lui jouer des drôles de partoches !

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 23 mai 2012

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