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BLOG LITTERAIRE
24 décembre 2012

TOUT DEPEND DU CLOWN

TOUT DEPEND DU CLOWN
En lisant Le Forgeron, d'Arthur Rimbaud, citations entre guillemets.

1.
Dans les premiers vers du poème Le Forgeron, il y a que le gars au "marteau gigantesque" s'adresse au roi Louis Seize et
"Lui disait de vieux mots et des choses si drôles"
C'est que nos parlers ne sont pas synchrones, et que le français du Roi n'est pas le français des forges.

2.
Je me demande si dans une même langue des parlers différents peuvent être considérés comme étant en adéquation. Les argots notamment ne proposent-ils pas au français normatif un autre emploi des temps ? C'est la langue juridique qui constitue le terrain neutre entre le parler argotique et le français de la norme. Mais il est aussi que le lexique juridique est un parler spécifique, celui des juristes, qui échappe dans une large mesure à tous les autres énonciateurs.

3.
Tout l'effort de la modernité va donc consister à faire passer toutes les bouches par le même langage. C'est l'éducation et l'administration qui vont faire le travail, de telle sorte que les tribunaux sont maintenant pleins de plaignants qui ont compris que la langue du droit était celle qui permettait à chacun de se faire entendre, ou qui donne à chacun l'illusion de se faire entendre.

4.
Je me demande parfois si certains politiques ne confondent pas le langage de leurs administrés avec la langue du peuple.

5.
Les humains sont inférieurs aux chiens en ce sens que les chiens ne peuvent pas faire autrement que de se reproduire.

6.
Ce n'est que parce qu'il y a des lois que je dois le respect aux autres.

7.
"- Moi, je serais un homme, et toi, tu serais roi"
qu'il dit le rimbaldien forgeron, dénonçant ainsi l'injustice des destins. C'est que l'humain est souvent ce conditionnel qui se fait impératif. Cela ne devrait pas être car cela est.

8.
La métaphore de la bête de pierre :
"Cette bête suait du sang à chaque pierre"
Et puis, le forgeron évoque aussi de drôles de créatures, "des cerveaux plats" et des "ventres-dieux". C'est donc ventres creux contre ventres-dieux, cette affaire.

9.
"ventre-dieu" : Le mot est de Rimbaud, dans Le Forgeron. Je pense à l'épatée panse à Bouddha. Supprimez le trait d'union, vous avez un juron.
cf dans Le Forgeron, de Rimbaud donc :
"Nous en avons assez, là, de ces cerveaux plats
Et de ces ventres-dieux !"

10.
"Sous le soleil féroce, et qui vont, et qui vont"
ça fait chanson, ce vers-là, car, évidemment, c'est toujours la même chanson...

11.
Ténèbres : oeil sans fond où ne se mire personne.

12.
Rire : soulage mes nerfs agacés. C'est un couteau souple que le rire... un couteau de clown... de farces et attrapes... de comédie... et puis tout de même, il peut faire très mal... tout dépend du clown.

Patrice Houzeau
Hondeghem, le 24 décembre 2012

 

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