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BLOG LITTERAIRE
8 mai 2017

DROLATISMES SUR BRITANNICUS II

DROLATISMES SUR BRITANNICUS II

(Résumé de l'acte II du « Britannicus », de Racine)

 

1.

Bref, Agrippine se rapproche de Britannicus qu'elle a pourtant spolié du trône au profit de son fils, Néron, lequel n'en fait qu'à s'mode.

 

2.

Pas content, Néron ordonne l'exil de Pallas, un affranchi de Claude, fidèle d'Agrippine et conseiller de Britannicus contre Néron.

 

L'est furax, le Néron, i dit d'Pallas qu'c'est rien qu'un « empoisonne ma mère », « un séduit mon frère », qu'on dirait du Pasolini.

 

Je dis Pasolini à cause du film « Théorème » que j'me souviens vaguement d'un gus séduisant toute une famille, mâles et femelles, non.

 

J'ai rien compris à ce film, que je le reverrai jamais, qu'j'ai pas envie, que moi ce que je préfère, ce sont les comédies, et Fellini aussi.

 

« Pallas de ses conseils empoisonne ma mère ;

Il séduit chaque jour Britannicus mon frère. »

(Racine, « Britannicus », v. 363-64 [Néron])

 

« C'en est trop. De tous deux il faut que je l'écarte.

Pour la dernière fois, qu'il s'éloigne, qu'il parte :

Je le veux, je l'ordonne ; et que la fin du jour

Ne le retrouve pas dans Rome ou dans ma cour. »

(Racine, « Britannicus », v. 367-70 [Néron])

 

3.

Narcisse est le « gouverneur de Britannicus » qu'en fait c't'un espion à Néron, même qu'il court lui rapporter les manœuvres d'Agrippine.

 

« Vos ennemis, déchus de leur vaine espérance,

Sont allés chez Pallas pleurer leur impuissance. »

(Racine, « Britannicus », v. 375-76 [Narcisse])

 

4.

C'est pour ça qu'Néron sait tout ça qui s'passe, même qu'il en a l'âme toute tracassée-touillée, et le regard sombre errant.

 

« Mais que vois-je ? Vous-même, inquiet, étonné,

Plus que Britannicus paraissez consterné. »

(Racine, « Britannicus », v. 377-78 [Narcisse])

 

L'est tellement « consterné », Néron, d'tout ça qui s'trame, que ses yeux lui quittent le visage pour aller faire la mouche au plafond.

 

« Que présage à mes yeux cette tristesse obscure,

Et ces sombres regards errants à l'aventure ? »

(Racine, « Britannicus », v. 379-80 [Narcisse])

 

5.

Néron i dit comme ça que « c'en est fait, Néron est amoureux. » (cf v. 382) que Narcisse en tombe sul' « Vous ? » s'effare-t-il.

 

C'est typique des tragédies ça, dès qu'il y en a qui dit qu'il est amoureux, boum, son conseiller illico s'épate et s'exclame « Vous ? »

 

6.

C'est dans cette scène qu'on lit les vers fameux à la « sans ornements (...) qu'on vient d'arracher au sommeil ». Elle dormait, Junie, donc.

 

« Belle, sans ornements, dans le simple appareil

D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil. »

(Racine, « Britannicus », v. 389-90 [Néron])

 

Et ce beau vers aussi, simple et limpide :

« J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue »

(Racine, « Britannicus », v.396 [Néron])

 

Néron donc, crac, il a le coup d'foudre en voyant passer Junie en robe de chambre, pis qu'il l'a fait enlever et qu'c'est la nuit.

 

On dirait l'argument d'un conte gothique, avec le vilain noble qui fait enlever une jeune fille dont il tombe amoureux à peine qu'il la voit.

 

7.

Néron, le v'là amoureux d'la Junie, que c'est bien embêtant, parce qu'il est marida à Octavie que ça aussi, c'est Agrippine qui l'a voulu.

 

« Et ne connais-tu pas l'implacable Agrippine ?

Mon amour inquiet déjà se l'imagine

Qui m'amène Octavie, et, d'un œil enflammé,

Atteste les saints droits d'un nœud qu'elle a formé »

(Racine, « Britannicus », v. 483-86 [Néron])

 

Que Néron il peut plus la voir, l'Octavie, qu'il lui préférerait bien la Junie, que « de son image en vain [il voulut se] distraire ».

 

« Trop heureux si bientôt la faveur d'un divorce

Me soulageait d'un joug qu'on m'imposa par force ! »

(Racine, « Britannicus », v. 467-68 [Néron])

 

Néron i s'dit que pour bien embêter tout son monde, i répudierait bien sa femme Octavie pour épouser Junie, que convoite Britannicus.

 

8.

Après Néron essaie de la draguer, la Junie, mais chou blanc car la belle n'aime que Britannicus (doit avoir un poster dans sa chambre).

 

« Ces trésors dont le ciel voulut vous embellir,

Les avez-vous reçus pour les ensevelir ? »

(Racine, « Britannicus », v. 541-42 [Néron])

 

Néron i n'hésite pas à lui causer marida à Junie, mais la princesse n'est pas intéressée qu'elle en fait même des vers d'anthologie.

 

« Vous m'offrez tout d'un coup la place d'Octavie.

J'ose dire pourtant que je n'ai mérité

Ni cet excès d'honneur, ni cette indignité. »

(Racine, « Britannicus », v. 608-10 [Junie])

 

Néron il est véner jaloux cause que Junie en pince pour l'prince Britannicus, qui en pince pour la princesse Junie (c'est beau comme un manga dis).

 

« Britannicus est seul. Quelque ennui qui le presse,

Il ne voit dans son sort que moi qui s'intéresse »

(Racine, « Britannicus », v. 655-56 [Junie])

 

9.

Néron du coup décide que Junie devra détromper Britannicus sur ses sentiments que sinon couic adieu, p'tit prince...

 

« Si ses jours vous sont chers, éloignez-le de vous

Sans qu'il ait aucun lieu de me croire jaloux. »

(Racine, « Britannicus », v. 669-70 [Néron])

 

Quant à Néron, il verra tout sans être vu :

« Caché prés de ces lieux, je vous verrai, Madame. »

(Racine, « Britannicus », v.679)

 

10.

Junie tente bien de prévenir Britannicus de la présence invisible de Néron, mais i pige pas, Britannicounnet…

 

« Ces murs mêmes, Seigneur, peuvent avoir des yeux ;

Et jamais l'Empereur n'est absent de ces lieux. »

(Racine, « Britannicus », v. 713-14 [Junie])

 

Junie donc elle fait la froide devant Britannicus lequel s'en désespère qu'c'est pas humain mais Néron reste jaloux ah le tigre !

 

« Que vois-je ? Vous craignez de rencontrer mes yeux ?

Néron vous plairait-il ? Vous serais-je odieux ? »

(Racine, « Britannicus », v. 737-38 [Britannicus])

 

On voit bien que Britannicus est tout pressé d'interrogatives, qu'il en a du trouble, dis, dans son âme, ah la la…

 

Junie ne peut rien dire et voyant croître le trouble de son amoureux : « Retirez-vous, Seigneur, l'Empereur va venir. » (v.742)

 

11.

Néron jalouse ferme car Britannicus parti toublé, Junie s'met à :

« Laissez couler du moins / Des larmes dont ses yeux ne seront pas témoins. »

 

« Hé bien ! de leur amour tu vois la violence,

Narcisse, elle a paru jusque dans son silence. »

(Racine, « Britannicus », v. 747-48 [Néron])

 

J'aime bien l'idée de cet amour dont on pressent l'intensité dans le silence même des amants.

 

« Elle aime mon rival, je ne puis l'ignorer ;

Mais je mettrai ma joie à le désespérer. »

(Racine, « Britannicus », v. 749-50 [Néron])

 

Là, Néron, il a des gniarks gniarks très noirs qui lui gniarkent la cervelle qu'il en est tout gniarkeuh et joyeux d'désespérer.

 

Néron envoie Narcisse, qu'Britannicus ignore qu'il roule pour Néron, « par de nouveaux soupçons » le « tourmenter », le prince amoureux.

 

Patrice Houzeau

Hondeghem, le 8 mai 2017.

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